F. Grenet : « Benarbia est arrivé et il a dit « On va être champions » ! »
Lors d’un entretien croisé, pour SO FOOT, avec Élie Baup (coach du Bordeaux champion de France 1999) et Benoît Trémoulinas (arrière gauche du FCGB champion en 2009), l’ancien défenseur des Marine et Blanc, François Grenet (1992-2001), se souvient de comment Bordeaux a été champion il y a 20 ans et il réexplique en garder un souvenir impérissable.
« Il y en a un qui y a cru dès le départ, c’était Ali Benarbia, qui venait de signer chez nous. Il est arrivé, et il a dit « Les gars, on va être champions » ! Incroyable. On l’a regardé, et on a tous rigolé. Et puis finalement, on s’est dit « Pourquoi pas ? ». On savait qu’on avait un bon effectif, et qu’on pouvait prétendre à ça. On montait en puissance depuis quelques saisons, en étant toujours européens. Et il n’y avait pas une équipe qui écrasait le championnat, comme Lyon plus tard, ou le PSG aujourd’hui, c’était beaucoup plus ouvert.
(…) Être champion avec le club de la ville où tu es né, qui t’a formé, où t’as passé 12 années, c’est forcément gravé à vie. Après ça, tout a été un peu fade. Je ne savais pas encore que j’étais au sommet de ma carrière à seulement 24 ans. À l’époque, je me disais qu’avec des circonstances positives, j’aurais l’occasion de gagner d’autres titres. Cela n’a malheureusement pas été le cas, mais même si ça l’avait été, il aurait gardé une saveur particulière. J’ai malheureusement perdu trois finales de coupes par la suite, mais même si je les avais gagnées, je ne les aurais jamais échangées contre ce titre de champion. (…) Je serai au stade ce soir, parce que c’est Bordeaux-Marseille et qu’il y a toujours une saveur particulière, mais quand tu arrêtes ta carrière, tu deviens spectateur. Donc tu es là pour te divertir. Et c’est malheureux, mais il y a une désaffection du club de la part du public qui est trop importante. C’est quand même affligeant de savoir que le stade ne sera pas plein ce soir. »