P. Malige explique comment un arbitre vit (mal) une « erreur d’arbitrage »
Philippe Malige, ancien arbitre de Ligue 1, était ce vendredi dans l’émission de radio ‘Girondins Analyse‘, sur RIG. Avec lui les animateurs ont évidemment parlé arbitrage. L’avis de Monsieur Malige a notamment été demandé sur l’intérêt du VAR et aussi sur la façon dont un arbitre vivait la fameuse « erreur d’arbitrage ».
« La VAR ? Sur le principe, globalement, même si après il faut bien voir les cas d’application et les moyens, j’y suis favorable, même si je n’en ai jamais profité. Si j’aurais aimé ? Franchement, oui. Car comme tout le monde un arbitre peut faire une erreur et j’aurais bien aimé qu’on puisse m’appeler – en direct dans un camion à côté du stade ou depuis Paris comme c’est fait maintenant – pour me dire : ‘Coco, tu t’es trompé en sifflant penalty, reviens sur ta décision’.
(…) Comment on se sent quand on fait une erreur majeure ? Très mal, c’est évident, même si ça échappera peut-être aux supporters qui, eux, voient que l’arbitre à lésé leur équipe et lui en veulent. Mais quand on choisit d’être arbitre, c’est qu’on aime l’équité et la justice. Donc oui, on le vit mal. Après, on a fait des erreurs, on en fait et on continuera, mais on apprend et on avance. En tout cas, je peux vous confirmer qu’on n’est pas bien du tout quand, a posteriori, on voit qu’on a fait une erreur sur une décision importante d’un match, qui change le résultat. Si ça met une pression d’avoir cette responsabilité ? Oui, mais elle est positive. Un arbitre n’entre pas sur un terrain en tremblant, il n’a pas les jambes flageolantes en pensant qu’il peut se tromper, mais il a des responsabilités à assumer. Et au haut niveau, les arbitres sont formés pour ça, entraînés, et ainsi ils sont forts mentalement pour assumer. »