Le point de M. Bouhafsi sur la situation économique et le projet du FCGB
Mohamed Bouhafsi, journaliste et rédacteur en chef concernant le football sur le groupe RMC, a fait un gros point, très complet, sur la situation économique et le nouveau projet des Girondins de Bordeaux.
Le point de Bouhafsi est fait – pour bien vous recontextualiser – lors d’un débat sur la comparaison entre les « crises d’austérité de Marseille et du FCGB. C’est pour cela qu’il commence par parler du club phocéen pour en venir au club aquitain :
« Il faut différencier les deux clubs, vraiment. Les supporters des deux clubs sont inquiets, mais les situations sont différentes. Beaucoup d’argent a été mis à Marseille, de la part de l’actionnaire Frank McCourt, et un plafond de verre a été atteint, lié au fair-play financier. Ce n’est pas que McCourt n’ait pas envie de remettre au pot, mais il y a des contraintes… L’actionnaire ne peut pas, du fait des nouvelles contraintes de l’UEFA, réinjecter 100 ou 150 millions d’euros, car il faut augmenter les revenus du club : ventes, sponsors, partenariats. Pour rassurer les supporters de l’OM, Frank McCourt s’est porté garant du déficit de l’OM et a dit que s’il fallait remettre de l’argent il le ferait. Donc c’est plus un blocage financier car il n’y a pas d’offres concernant l’actif joueurs : Maxime Lopez, Morgan Sanson, Florian Thauvin… Du côté de Bordeaux, en revanche, c’est plus inquiétant qu’à Marseille : les échanges ont été tendus avec la DNCG, qui a bien observé les comptes. Et on voit des joueurs qui partent, comme Jules Koundé, vendu 25M€. François Kamano, lui, est sur le marché. Et Bordeaux ne peut pas s’aligner sur des transferts comme celui de Palencia, qui va signer à Saint Étienne pour 2M€. Bordeaux ne peut pas, non plus, retenir un joueur comme Zaydou Youssouf, qui va chez les Verts pour 2M€ + 40% à la revente.
(…) Dans le projet bordelais, il y a un gros risque, un truc très inquiétant : quand tu mises autant sur les jeunes, à court terme, s’il y a une période d’un ou deux ans sans révélations, c’est très compliqué. Il faut compter sur le centre de formation pour faire des miracles et sortir des petites pépites, quitte à aller les recruter à 17-18 ans. Mais Bordeaux a quand même eu des très bonnes idées et Eduardo Macia, le directeur sportif venu de Leicester, fait un super travail et bosse bien. Loris Benito, cet international suisse expérimenté, c’est très bien, le jeune italien Raoul Bellanova c’est super, Mexer c’est bien vu… Mais ce sont des joueurs libres. »