Carrasso : « Bordeaux a vécu et vivra après Cédric Carrasso »
Dans un long et passionnant entretien qu’il accorde à Thierry Vautrat pour Sud Ouest, dans la continuité de celui qu’il a accordé en début de semaine à Alain Bauderon et aux supporters pour GOLD FM, le portier et capitaine des Girondins Cédric Carrasso aborde sans langue de bois les thèmes des problèmes offensifs du club, notamment à l’extérieur, en ce début d’année 2014, l’image négative qui colle à Bordeaux dans les médias ou encore la politique rigoriste du club en vue d’une reconstruction, Morceaux choisi :
« Allez expliquer pourquoi on en marque cinq en deux matches à domicile et zéro à l’extérieur… Ce n’est pas qu’une question d’attaquants et d’efficacité… C’est une question d’état d’esprit global. Des occasions, on en aura. Ce serait inquiétant de dire « on a beaucoup d’occasions, on ne marque pas » car on ne s’en crée que très peu. »
« À part faire une saison exceptionnelle, marquer 75 buts et avoir deux buteurs à plus de quinze buts, rien ne changera. Parce que le système est comme ça, on vous colle une étiquette… Et même si vous faites deux ou trois bons matches d’affilée, l’étiquette restera parce que l’on dira que c’est peut-être un miracle. Je pense qu’on ne joue pas plus mal que certaines équipes. Il y en a d’autres dans le même panier, une dizaine d’équipes qui se valent, qui sont meilleures que les autre de façon ponctuelle, en fonction de leurs qualités collectives.
Je vis très bien les critiques car je n’écoute pas ce qu’il se dit… Je me régale à regarder un match mais le reste… Il y a tellement de commentaires, maintenant… Tout le monde veut faire plus que l’autre. Il y a tellement de médias, qu’il faut toujours aller chercher plus loin que l’autre, pour créer la sensation… Pour moi, c’est très abstrait. »
« Les économies, je pense que c’est fait aujourd’hui. Si ce n’est pas le cas, c’est que le problème est plus profond. On dit tous les six mois que l’on a besoin de faire partir des joueurs en fin de contrat, qui influent sur la masse salariale. À un moment donné, il faut être intelligent et j’espère que le club fera un recrutement intelligent.
Je n’ai rien demandé, je ne suis que joueur. Je suis capitaine certes mais je ne suis qu’un pion parmi d’autres, qu’un joueur des Girondins. Je n’ai aucune habilitation à recevoir des garanties. J’espère cependant que l’on vivra des choses intéressantes. Je le souhaite pour le club, pour les gens qui travaillent au quotidien ici, pour les supporters. Parce que Bordeaux a vécu et vivra après Cédric Carrasso. »
« Je pense qu’on peut reconstruire. Il fallait faire des économies. L’avantage est que nous nous y sommes pris très tôt. On a été bon. Donc, je pense qu’à un moment, on va pouvoir repartir de l’avant. Les économies, un an, deux ans, ok, mais au bout d’un moment… On voit beaucoup de joueurs partir mais peu arrivent et ceux qui arrivent ne sont pas à la hauteur des espérances des cadres… »