Didier Deschamps et Guy Stéphan racontent leur complicité
Un an après, jour pour jour, le deuxième titre de champion du Monde de football de la France, le sélectionneur Didier Deschamps et son adjoint Guy Stéphan – chacun passé par les Girondins de Bordeaux* – reviennent sur ce moment magique et racontent leur relation, dans un entretien pour Le Parisien.
DD : « Sur le plan professionnel, ma vie a changé : il n’y a rien de mieux pour matérialiser la réussite qu’un titre mondial. Atteindre l’objectif suprême procure un énorme plaisir et donc ça suscite une forme de reconnaissance. (…) J’ai une confiance aveugle en Guy. Notre relation est basée sur une franche complicité. De la loyauté et des affinités aussi. On n’a pas le même caractère, mais on partage un certain humour décalé. Parfois on est les seuls à se comprendre. C’est du deuxième voire du troisième degré. Guy est plus que mon adjoint. Il s’adapte à moi. (…) Quand on a échangé sur l’idée d’une collaboration en 2009, j’étais à la recherche d’un adjoint avec un profil particulier. On se connaissait déjà parce que Guy avait déjà été mon coach comme adjoint de Roger Lemerre en 2000. Je ne me suis pas trompé. Je pense que Guy partage ce sentiment. Cette décennie a été riche, car elle est jalonnée de succès et de trophées. Et dans le sport de haut niveau, il n’y a que ça qui traduise la réussite. »
GS : « Ce qui a changé, peut-être, c’est le regard des autres. Dans la rue, les gens ne me disent pas félicitations, mais merci pour ces moments, pour l’émotion et tous ces sentiments qui les ont traversés ce 15 juillet. (…) Avec Didier, c’est une adhésion mutuelle à la personnalité et au caractère de l’autre. On n’est pas seuls. Il y a un staff. Mais j’ai surtout pour lui, même si je ne veux pas le faire rougir, une admiration pour son parcours de joueur, d’entraîneur et de sélectionneur. Je ne suis pas sûr qu’il y en ait deux comme lui dans le monde entier. (…) Avec les Bleus, depuis sept ans, tout n’a pas toujours été simple, même si nous avons pu compter sur le soutien sans faille de notre président et de la Fédération. Mais on a toujours fait front, avec Franck (Raviot) et le staff. J’ai le sentiment qu’on a toujours su se remettre en cause et que l’équipe n’a jamais cessé de progresser. »
*Deschamps comme joueur, en 1990-91 ; Stéphan comme coach, en 97.