P. Sousa analyse le savoir-faire du football portugais pour la formation
Questionné pour ‘Football Ramble Daily‘, l’entraîneur des Girondins de Bordeaux, Paulo Sousa, évoque la manière dont son pays le Portugal et son premier club pro du Benfica Lisbonne sont devenus et restent encore des modèles au niveau de la formation. Impossible, quand on l’écoute et le lit, de ne pas rêver à ce que la recette marche aussi pour les Girondins, chez les jeunes et aussi les pros.
« Au-delà des investissements, le processus passe par les infrastructures, mais la seconde étape c’est les ressources humaines. Pour avoir un projet clair, vous devez suivre un processus strict, et même si ce n’est pas linéaire il faut garder une ligne directrice. Et Benfica montre, depuis des années, qu’il est sur la bonne route, car ils sortent beaucoup de grands joueurs, les vendent cher pour gagner beaucoup d’argent et réinvestissent dans les structures, les ressources humaines, le scouting, les formateurs pour éduquer les jeunes… Et, enfin, dans les joueurs ! C’est incroyable, c’est un grand succès ; mais ils investissent pour ça.
Tout était déjà parti avant moi, même si j’ai été impliqué dans cela, avec Carlos Queiroz comme mentor du grand projet. C’est la personne qui persuadait les décideurs, la gouvernance, à l’échelle du pays entier, de se lancer dans ce genre de projets-là. Notre pays n’a pas une population très nombreuse, alors vous devez bien faire les choses et la vérité est que nous les avons bien faites. On a gagné le mondial U20 en Arabie Saoudite, en 1989, et ce fut un grand moment pour moi et pour tous les joueurs concernés, car on avait changé les choses et qu’on pouvait déjà se projeter dans le monde pro, car nous étions matures, compétitifs. Les clubs portugais comme Porto, Benfica, le Sporting et même Boavista et Guimarães étaient en vue, et nous n’avions pas qu’un mais 6-7-8-10 grands joueurs pour le haut niveau européen. Avoir cette mentalité-là a été le point clé, la culture de la gagne a été apportée dans les clubs, la fédération, tout le pays. Et avec ce processus, nous n’avons fait que grandir encore et encore. Le processus a fini par se stabiliser, car économiquement c’est devenu trop dur de lutter avec les autres pays, mais la manière de rester compétitifs, pour nous, c’est par nos académies. On doit savoir, sentir, être éduqué au fait que, pour construire un joueur il faut lui donner confiance et avoir, pour ça, une méthode en amont. Et après, vous travaillez sur le plus long terme pour être de plus en plus consistant, ce que fait le football portugais. »