René Girard : « Je pense avoir connu le meilleur Bordeaux de l’histoire »
Dans le numéro d’hier soir de ‘Top Girondins‘ (ARL), l’ancien grand et caractériel milieu défensif des Marine et Blanc dans les grandes années 80, René Girard, était invité, pour donner de ses nouvelles avant un certain Lille – FCGB en Ligue 1, lui qui a aussi coaché les Dogues entre 2013 et 2015.
L’ex international français (7 sélections en A, 1 but) se rappelle aussi, non sans émotions – pour lui et pour nous -, de ses 8 belles saisons sous le maillot au scapulaire, dans le Bordeaux de référence, époque Claude Bez…
Retranscriptions de ses réponses aux questions :
« Comment je vais ? Bien. Je suis chez moi, dans le Gard, je profite de ma famille et je prie chaque jour pour avoir la santé. Le reste, on suit ce qui se passe. (…) Si je trouve que Bordeaux va mieux ? Ah oui, un peu, car depuis quelques années Bordeaux se cherche un petit peu. L’équipe et sans doute aussi le club étaient tombés un peu dans un ronronnement empêchant, sans jouer les vieux cons, de revivre le passé. Je crois que Bordeaux a toujours été, même avant moi, une équipe de tempérament, très engagée, où venir s’imposer n’était pas facile. Donc je pense que Bordeaux, là, va mieux, mais il faut travailler encore pour pouvoir lutter dans le Top 5.
(…) Bordeaux ? Oui, ça a été une grande époque, je faisais le maximum pour faire partie de notre belle équipe. Mais j’espère que vous ne gardez pas de moi qu’une image dure (rire) ! Sans vouloir sembler prétentieux, je pense avoir connu le meilleur Bordeaux de l’histoire, qui n’a pas été une flambée sur un an ou deux. Avec Aimé Jacquet, nous avions un grand entraîneur, puis de grands joueurs : Tigana, Giresse, Lacombe, Specht, le pauvre Domi (Dropsy) – s’il m’entend… -, qui nous a malheureusement quittés. Donc oui, c’était sans doute l’équipe bordelaise la plus régulière. On a quand même gagné deux Coupes de France, puis trois championnats, fait un doublé, vécu une demi-finale de C1 contre la Juve – un moment très fort dans l’ancien stade, avec des supporters partout – et de C2 contre Leipzig ; c’était fabuleux. En 8 ans, je crois qu’on est toujours dans les trois premiers, si ce n’est pas les premiers… Si j’ai gardé des contacts avec ceux de l’époque ? Oui, bien sûr. Nanard Lavombe, Léo Specht, Patrick (Battiston), Marius (Trésor), Gigi (Alain Giresse). Mais je crois qu’en dehors du terrain, même si on était d’abord une équipe de foot et que j’ai eu la chance de vivre ça avec ces grands joueurs, on a aussi vécu des choses pendant longtemps, car le groupe bougeait peu – 2, 3 ou 4 joueurs par an, pas plus -. On était des amis, des gens prêts à se faire couper la tête pour les autres. C’était vraiment quelque chose de très fort.
(…) S’il a été question que je vienne coacher Bordeaux ? Non, jamais, même dernièrement il n’y a jamais eu de volonté de la part des dirigeants qui étaient en place de, tout simplement, me faire venir aux Girondins de Bordeaux. À aucun moment. Après les bruits, ça ; vous savez ce que c’est : quand on est disponible, c’est un peu de coutume de dire… Mais non, il n’y a jamais eu de contact avec les Girondins. Si cela m’aurait plu de revenir en Gironde ? Ah complètement, ouais ! Ça aurait été le top, après la décennie que j’avais passée, dans une équipe extraordinaire, de pouvoir revenir et essayer d’apporter ma pierre à l’édifice comme technicien. Oui, ça aurait été là quelque chose de fabuleux. Tout simplement.
(…) Si le terrain me manque ? Oui, le terrain me manque un petit peu. Je l’ai dit sous forme d’humour il y a quelques instants, mais j’ai vraiment encore un peu de peps et d’envie. Après, tant que le championnat n’est pas reparti, on regarde ça, on se dit que ça viendra, que ça va venir… Et puis bon, quand ça ne vient pas et que les autres redémarrent, on regarde un peu moins, de loin… Alors je suis d’un âge avancé maintenant (65 ans), mais on peut encore servir et apporter pas mal de choses dans ce football. »