Modeste : « Des entraînements très rythmés, très durs, très intenses »
« Cette saison ressemble beaucoup à ma précédente avec Bastia. Je commence bien, puis j’ai un coup de moins bien avant de finir assez fort. C’est frustrant car je ne sais pas trop pourquoi je connais toujours un vrai creux. Pourtant, je travaille beaucoup et je ne suis pas du genre à me reposer sur mes lauriers après un bon début. Ce qui a été plus compliqué cette saison, c’est que je suis dans une équipe qui marque beaucoup, ce qui signifie qu’il y a de la concurrence et que la moindre baisse de régime se paie cash en termes de temps de jeu. Mais je suis content de cette situation car entre nous, attaquants, il n’y a pas de tension et on se tire la bourre positivement. Cela me permet de progresser.
Quand je suis arrivé, tout était beau, tout était rose. J’étais sur un petit nuage et après, quand les premières difficultés arrivent, tu te rends compte qu’ici, il faut toujours être au taquet. En France, on n’a pas trop l’habitude de ça. Et puis je suis un être humain, pas une machine comme les joueurs allemands (rires). Mais je suis en train de le devenir petit à petit. J’ai su redoubler d’efforts pour pouvoir revenir à mon meilleur niveau.
Ici, on joue vraiment comme on s’entraîne ou inversement. L’entraîneur nous demande toujours d’être à 120% tout le temps. Cela implique donc des entraînements très rythmés, très durs, très intenses. D’ailleurs, après le premier, j’ai cru que j’allais vomir (sourire). Ensuite, au niveau du jeu, toutes les équipes veulent gagner alors qu’en France, souvent, on joue derrière pour ne pas prendre de buts. En Ligue 1, il y a une vraie rigueur défensive alors qu’en Bundesliga, tout est porté vers l’attaque. C’est très plaisant à regarder même si prendre autant de buts n’est pas très marrant pour nous. Tactiquement, ce n’est pas un championnat très équilibré entre l’attaque et la défense, mais l’équilibre se fait entre buts marqués et buts encaissés (rires).
En Allemagne, la culture veut d’être toujours à 200%. En France, il y a plus de dilettantisme. Quand je suis arrivé, il a vite fallu que je me mette au diapason. J’ai su le faire et j’en suis content. Ici, l’entraîneur me demande de presser tout le temps et je me sens capable de le faire alors que lorsque j’évoluais en France, j’en aurais été incapable. Cela veut dire que j’ai franchi un cap sur le plan physique.
Tout footballeur a envie de jouer pour son équipe nationale, moi le premier. Là, il me reste un mois de championnat, je suis sur une pente ascendante alors pourquoi pas essayer de faire réfléchir le sélectionneur à la possibilité de m’appeler. Même si je ne suis pas dupe et que je sais que cela sera très compliqué. Si je peux le faire douter néanmoins, je ne m’en priverai pas. Pour le Mondial, le sélectionneur doit d’abord appeler un groupe de 30 joueurs. Je me dis pourquoi pas moi, même si je n’ai jamais été appelé. Mon insouciance peut jouer en ma faveur. A chaque Coupe du monde, tout le monde dit qu’il y a toujours une surprise. Alors pourquoi ce ne serait pas moi ? »