P. Doucet : « L’attachement au club, le contrat, ça n’a plus grande valeur »
Hier soir, chez nos partenaires de ‘Girondins Analyse‘ (radio R.I.G, podcast ICI), le journaliste sportif Philippe Doucet (Canal +) a parlé du cas Paulo Sousa et du risque que l’entraîneur portugais des Marine et Blanc aille voir ailleurs bientôt. Fataliste, Doucet pense que le monde du football ne permet plus au FCGB, si Sousa veut s’en aller, de le retenir.
« Vu son travail, Paulo Sousa fait des choses très intéressantes dans ce club, pour cette équipe et je pense vraiment que Bordeaux aurait tout intérêt à le garder, évidemment. Après, je crois ne plus être naïf depuis longtemps avec le football et j’ai compris comment ça marchait : de puissants réseaux sont là autour de ce genre d’entraîneurs, surtout dans le sud de l’Europe, avec une grande proximité entre agents, joueurs et entraîneurs, donc je ne me fais plus aucune illusion – strictement aucune – : je sais que si, demain, il y a une opportunité de haut rang, Sousa partira. Malheureusement, c’est comme ça, et si demain Arsenal venait à se prononcer sur lui, un arrangement sera vite trouvé avec Bordeaux, qui fera le transfert et le laissera partir. Je crois qu’il faut arrêter de rêver, nous sommes passés dans un autre monde et Paulo Sousa connait ce genre de mécanismes, car il est déjà parti souvent et vite de ses clubs avant Bordeaux…
Il ne faut vraiment plus se faire d’illusions, c’est comme ça le foot aujourd’hui : l’attachement au club, le contrat, ça n’a plus grande valeur. Dès qu’il y a une opportunité supérieure, l’entraîneur va voir ses dirigeants et leur dit qu’il est désolé mais qu’il veut partir. Avant, oui, peut-être que les dirigeants pouvaient refuser, par rapport au contrat, mais maintenant non, Bordeaux comprendra et prendra une indemnité. On a déjà changé de monde, malheureusement. Les nouveaux dirigeants de Bordeaux sont des expressions de ce nouveau monde. Qu’on aime ça ou pas, qu’on trouve ça bien ou pas, il faut l’accepter. Ils ne viennent pas pour le foot, mais pour d’autres raisons financières ; c’est comme ça ; et des actionnaires comme eux on en verra de plus en plus. En revanche, des comme M6, on n’en verra moins.
M6 a été beaucoup critiqué, mais je trouve qu’ils ont laissé beaucoup de bonnes choses : centre de formation, centre d’entraînement, stade. Ils ont beaucoup travaillé pour le club, même si la réussite n’a pas été totale. Mais ce temps est fini, malheureusement. On a changé de monde et il faut se faire une raison : il y aura de plus en plus de changements de joueurs, d’entraîneurs. »
Retranscription faite par nos soins