Gernot Rohr : « Mon parcours ? Ça fait beaucoup de choses en effet ! »
Au cours d’une interview accordée à notre partenaire Girondins Analyse, l’ancien joueur et entraîneur des Marine et Blanc, Gernot Rohr, est revenu sur son long parcours. L‘actuel sélectionneur du Nigéria retrace son vécu, évoque son meilleur souvenir et parle de ses choix de carrière :
« Mon parcours ? Ça fait beaucoup de choses en effet ! J’ai passé quand même 21 ans au FC Girondins de Bordeaux. Ça a été, dans ma carrière, la durée la plus longue et le moment le plus stable puisque j’y ai joué durant 12 ans. En France, je n’ai connu que les Girondins comme club en tant que joueur. J’ai connu des très grands moments, des hauts vraiment très, très, très importants, avec la remontée notamment, lorsque le club s’était effondré, en 1991, et qu’il nous fallait remonter immédiatement. C’était un virage très important dans l’histoire du club. Donc il y a cette longue période de 21 ans. 12 ans comme joueur et 9 ans comme entraîneur, principalement, mais aussi en directeur sportif. Il y a eu un peu des deux. Je suis toujours très attaché à cette région, je suis toujours présent, car ma famille habite notamment sur le bassin d’Arcachon, à Lège-Cap Ferret, avec mon petit hôtel que j’ai : l’hôtel des Pins, au Cap Ferret. Donc c’est ici que je suis ancré maintenant, même si je suis entraîneur en Afrique et que donc ça m’oblige beaucoup à partir. Mais cette longue carrière, elle m’a donné beaucoup de satisfactions.
Le souvenir le plus marquant ? C’est quand même le Bordeaux-Milan du 19 mars 1996. Là, c’était quand même le souvenir le plus chaud, le plus émotionnel. Mais le succès le plus important c’est d’avoir réussi cette année-là, en 1991/92, ce qui n’était pas simple du tout. Beaucoup de joueurs avaient quitté le club, presque tous. Il fallait recommencer, reconstruire. Et cette saison 1991/1992, avec la nouvelle association des Girondins de Bordeaux, elle a été vraiment un virage important. Donc c’était, je pense, l’année la plus importante, pour l’histoire du club et aussi un petit peu pour moi.
(…) Le choix de devenir sélectionneur ? Il est vrai qu’être un sélectionneur et un entraîneur sont deux métiers complètement différents. C’était un choix un peu logique parce que j’avais quand même connu plusieurs décennies avec une vie de footballeur à l’année, remplie complètement du lundi au samedi voire dimanche, 7j/7, et très peu de repos. Et à un moment donné, on se dit alors qu’un travail de sélectionneur c’est un travail qui te demande un petit peu plus de surveillance, d’observation, mais aussi de liberté quotidienne car on n’a pas tous les matins les joueurs à l’entraînement, et on peut gérer son emploi du temps plus librement. Lorsque j’ai eu la proposition du Ministre des Sports René Ndemezo’o, au Gabon, je me suis dit « Pourquoi pas ? ». Et je me suis lancé dans cette aventure. D’ailleurs, j’ai pris la suite d’Alain Giresse, qui m’a dit que c’était intéressant. J’avais quitté le FC Nantes quelques semaines avant, puis je me suis lancé, en mars 2010, dans cette nouvelle carrière de sélectionneur en Afrique et ça fait maintenant 10 ans que j’y suis, avec quatre pays différents, et avec beaucoup d’aventures à la clé. »
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