Florian Brunet : « On nous dit que le FCGB est dans le viseur de Bercy »
Florian Brunet, le porte-parole des Ultramarines Bordeaux 87, est passé, hier soir, dans ‘Le Talk‘, sur WebGirondins. Il y a répété, outre ses critiques et celles des supporters envers dirigeants et actionnaires du FCGB ; celles ayant engendré le récent mouvement ‘#KingStreetOut’ ; qu’il craignait également que le club – sauf si un repreneur fiable arrivait bientôt – ne revive une rétrogradation… administrative, comme en 1991.
Explications détaillées :
« Finalement, nous, on écoute. Vous savez, les gens sont surpris et nous disent ‘Vous savez plein de choses’. Mais vous savez pourquoi on sait plein de choses ? Parce qu’on est les seuls à être bénévoles. Et comme je me le tue à dire, notre bénévolat est notre honneur. Mais les gens viennent nous parler parce qu’ils savent que notre seul intérêt c’est que le club soit le plus haut possible, que notre tribune soit respectée et que notre club soit respecté. Donc il y a plein de gens qui viennent nous parler, de tous les milieux possibles et imaginables, qui gravitent ou qui sont à l’intérieur du club, et qui ont la même analyse que nous. Il y a plein de choses qui sont complètement contre-productives, que ce soit au niveau des partenaires, des salariés, des actions engagées, que ce soit au niveau du projet, etc… Puis de plus en plus, on s’aperçoit qu’il y a un énorme danger financier, et on espère qu’une chose c’est d’avoir tort. Je peux vous dire qu’on était très heureux, dimanche, de la victoire des Girondins, à Nantes. Au moins, on s’est dit une chose : c’est qu’on se rapproche un peu plus d’un maintien sportif et ça c’est déjà une bonne chose. Mais il y a une deuxième chose pour se maintenir aussi, c’est l’administratif. Et là, le schéma que l’on a est quand même particulièrement inquiétant.
Il faut aussi savoir que là on a une masse salariale supérieure à 2010. Sauf qu’aujourd’hui, on a un budget de 63M€, et en 2010 on en avait un de 85M€. En 2010, le salaire le plus élevé était celui de Yoann Gourcuff, à 250 000 euros bruts, mais on jouait la Ligue des Champions et on avait un budget 20/25% supérieur… Et aujourd’hui notre meilleur joueur en termes de salaire (Laurent Koscielny) est à 306 000 euros bruts, sauf qu’on a un budget inférieur de 20/25% et qu’on ne joue pas la Ligue des Champions. Ce sont des mathématiques… On vient nous dire ‘On a viré Joe DaGrosa et Hugo Varela parce qu’il y avait eu 40 millions d’euros supplémentaires de ligne de crédit qui ont été levés’, traduction : ‘Il y a 40 millions d’euros supplémentaires de déficit’. Que King Street les virent, c’est très bien, mais ils étaient déjà sous leur responsabilité, car ils étaient déjà actionnaires majoritaires quand DaGrosa et Varela étaient là. Mais ça continue sans eux, en plus ! Le salaire d’Oudin a l’air complètement déraisonnable. Toutes nos sources nous inquiètent. L’histoire du contrôle fiscal la semaine dernière, on aurait bien aimé que l’on nous contredise, mais malheureusement non. Les sources nous le confirment toutes. De plus en plus, on nous dit que les Girondins de Bordeaux sont dans le viseur de Bercy (pour désigner le ministère de l’économie et des finances, NDLR). Donc nous on est de plus en plus inquiets à ce niveau là, et factuellement ça paraît logique. Car on a vraiment une masse salariale qui est complètement déraisonnable.
(…) Si nous ne sommes pas alarmistes ? La DNCG, c’est tous les six mois. Il y a un passage en juin. Et nous, encore une fois, on est des lanceurs d’alerte. Vous pensez vraiment qu’on a envie d’avoir raison ? On est là pour s’inquiéter, car on est – comme on le dit communément, mais c’est la vérité… – les gardiens du temple… Alors on anticipe, on appuie là où ça fait mal. Ce n’est pas quand il y aura eu la décision de la DNCG qu’il faudra s’inquiéter. Je veux dire que, encore une fois : on est dans ce club et on sait comment il fonctionne, donc on s’aperçoit qu’il y a un problème. On ne joue pas la Ligue des Champions, on n’est même pas en Europe, mais on continue d’avoir des salaires de fou… Oudin, vraiment, il a un très gros salaire. Alors on a l’impression qu’on creuse un trou. Et derrière ça, le projet est totalement illisible. (…) Vous savez, ça fait 20-25 ans qu’on discute très régulièrement avec la direction, donc on sait ce que ça donne et on baigne dans les chiffres. Sans Europe, avec des salaires à 150-150 000€, il y avait 20M€ de trou, instantanément. Sauf qu’on avait Nicolas de Tavernost qui nous disait, droit dans les yeux, qu’M6 allait le combler, en rassurant notre inquiétude. Mais là, on a vraiment des niveaux de salaires incroyables… Donc on est au-dessus de ça. Qui vous dit que King Street – dont les Girondins ne représentent que 0.2% des actifs -… ? Moi, je suis chef d’entreprise, et dans le fond ce n’est qu’une question d’échelle. 0.2% de mes actifs, c’est peanuts quand on mène des affaires ; pour moi comme pour eux. Il y a un gros risque que King Street nous disent que les 20-30 ou plutôt 40M€ vu la masse salariale et le fait qu’on n’aura peut-être pas l’Europe, qu’ils ne mettent pas l’argent à fonds perdus. Nous, rien ne nous rassure. Personne ne vient nous dire que le trou sera payé. »
Retranscriptions faites par nos soins