Longuépée : « À l’origine, ça n’est pas KS qui s’intéresse aux Girondins »
Répondant, hier, lors de sa conférence à Sciences Po, sur l’arrivée de nouveaux investisseurs de divers pays dans le monde du sport, le présdent du FCGB, Frédéric Longuépée, explique selon lui ce qui les a poussés à investir dans le football :
« Le football est aujourd’hui le sport le plus globalisé au monde. Ceux qui n’y jouent pas encore ou pas encore complètement sont en train de s’y mettre. Dans les territoires que sont les USA, qui vont accueillir la Coupe du Monde en 2026 et la Chine, qui l’accueillera potentiellement à l’horizon 2030 ou 2034, ce sont deux pays, deux continents presque, qui vont se mettre au football. Et l’Inde y viendra, car ils ont été obligés de revoir les règles du cricket parce que ça n’intéressait plus trop la jeune génération, qui se met au football. Cette globalisation fait qu’il y a un intérêt accru, de la part d’investisseurs, et de la même manière que des grandes familles américaines ont racheté des clubs anglais, ils se sont intéressés au football. Ils se sont intéressés au sport dans un premier temps, ils ont regardé le football ensuite, mais juste pour clarifier les choses : à l’origine ça n’est pas King Street qui s’intéresse aux Girondins de Bordeaux.
Enfin, si, ils s’y sont intéressés par la force des choses parce que GACP, le précédent actionnaire minoritaire, avait identifié l’opportunité de rachat des Girondins de Bordeaux, et n’ayant pas forcément la surface financière pour acheter le club ils ont été lever des fonds, qu’ils ont trouvé auprès de King Street. La réponse est liée à la fois au fait que ce sport est aujourd’hui un sport planétaire qui suscite un engouement auprès de milliards de téléspectateurs. Et par voie de conséquence la caisse de résonance et le média que représente le football suscitent un intérêt, et de plus en plus important, de différents types d’investisseurs ; que cela soit des familles fortunées comme ça peut exister en Angleterre, ou aujourd’hui des fonds d’investissement, que ce soit à Lille à Bordeaux ou en Italie, qui s’intéressent au football.
[…] Si les Girondins étaient une opportunité pour GACP – KS ? Ils ont regardé en Espagne, ils ont regardé en Europe. Quand on regarde l’écosystème du football en Europe, le football anglais c’est devenu hors de portée ou presque. En Espagne, mis à part certains clubs, les deux plus grands en particulier et d’autres également appartiennent à des socios, c’est intouchable. En Allemagne, vous ne pouvez pas acheter un club, sauf à être un minoritaire. L’Italie est un marché extrêmement compliqué aussi et la France est un pays qui a déjà vu l’arrivée d’investisseurs qataris à Paris, américains à Marseille, puis des Chinois sont rentrés dans le capital de l’OL… Donc on voit bien que cette globalisation du football suscite un intérêt, et donc les investisseurs arrivant sur un marché attirent potentiellement d’autres investisseurs, avec cette opportunité des Girondins de Bordeaux qui s’est présentée avec la vente du club par M6. »
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