F. Longuépée liste les effets de la crise sanitaire sur l’économie du foot
Hier, lors d’une table ronde organisée par BeSport et Olbia (en visio conférence, bien entendu), le PDG des Girondins de Bordeaux, Frédéric Longuépée, a tenté de rassurer sur l’engagement de l’actionnaire King Street, en cette période de crise sanitaire. FL a aussi fait le point sur comment le FCGB allait être impacté, comme les autres clubs, économiquement.
« Le club de Bordeaux, c’est environ 300 salariés à temps plein, entre le sportif et l’administratif, avec du personnel à garder motivé à court terme, ce sur quoi on travaille. La quasi-totalité des collaborateurs a déjà été mise au chômage partiel. La particularité du football, même si ce n’est pas très audible au vu de la crise sanitaire générale que l’on vit, fait qu’on gère une menace existentielle. Je dis ça dans le sens où, dans une industrie traditionnelle, 80% de la masse salariale est inférieur aux 4 SMIC et demi qui sont pris en charge par le gouvernement dans le cadre du dispositif légal de chômage partiel ; mais dans un club de football c’est l’inverse : 80% de la masse salariale est supérieure à ces 4 SMIC et demi. On est donc face à un effet ciseau dramatique, car on n’a plus de recettes (billetterie, hospitalités, droits TV) à encaisser, notamment les droits télés dont le football est trop dépendant – 55 à 60% des budgets -, et qu’on supporte toujours un certain nombre de charges. C’est tout ce qui nous occupe en ce moment. Dans l’effort de solidarité nationale pour se relever après la crise, le football ne doit pas être en dehors, car son économie est fragile. On discute avec la Ligue, l’UNFP, les instances, les diffuseurs et les autres clubs, pour trouver des solutions. On a aussi des diffuseurs et même des partenaires qui suspendent des versements.
(…) Pour le court terme, on regarde, globalement, quelle est la date à partir de laquelle nous sommes en situation virtuelle de cessation de paiements, et on discute tous ensemble en regardant bien la photographie générale du football français. Il faut absolument que le championnat reprenne, et c’est ce sur quoi nous sommes mobilisés. Si le championnat ne reprend pas, ce sont les droits TV qui s’envolent et c’est une question de survie pour beaucoup de clubs. Les plus gros ne sont pas les moins fragiles. Nous sommes des entreprises comme les autres, et quand il n’y a plus de revenus et que nous continuons à supporter les charges, c’est compliqué ; forcément. »
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