F. Di Nallo : « Tigana était un monstre, il avait un moteur de Formule 1 »
Lors d’un entretien pour le site officiel de l’Olympique Lyonnais, Fleury Di Nallo, ancienne légende des Gones, raconte comment il a découvert Jean Tigana, surtout connu en tant que joueur pour avoir été, après ses débuts à Toulon et à Lyon, un grand milieu relayeur – tellement en avance sur son temps dans le style de jeu – de l’Équipe de France et des Girondins de Bordeaux dominateurs des années 80 :
« Ma découverte de Jean Tigana ? C’est une histoire invraisemblable. Lors de ma dernière saison avec Montpellier, j’avais joué contre Toulon, en Coupe de France. J’avais mis deux buts lors de la première mi-temps. On se baladait. A la pause, le coach de Toulon avait fait rentrer un milieu de terrain tout sec mais qui m’a complètement éteint. Il courait partout, il nous a renversés. Un an après, Guy Zerbib m’a demandé de l’accompagner superviser un ailier gauche, à Toulon, Daniel Lubin (NDLR : Daniel Lubin qui signera à l’OL la saison suivante). A cette occasion, j’ai reconnu, dans l’équipe toulonnaise, celui qui m’avait bluffé un an avant. A la fin du match, quand on m’a demandé mon avis sur Lubin, qui était un bon joueur, j’ai dit que je voulais prendre le milieu qui courait partout et tout le temps. On m’a répondu « Vous êtes sûr ? Il a 23 ans, il est facteur le matin et s’entraîne simplement l’après-midi. Il ne joue pas beaucoup ». On n’avait qu’un seul salaire disponible, mais j’ai insisté pour le recruter.
Arrivé à Lyon, il a passé les tests physiques. J’étais quand même inquiet, car il n’avait jamais été pro. J’espérais ne pas avoir fait une connerie. Le Docteur Ferret m’a dit qu’il y avait une erreur et qu’il fallait recommencer les tests. Le lendemain, le médecin m’a rappelé : « Il n’y avait pas d’erreurs en fait. On a réalisé une nouvelle fois tous les exercices. Ton nouveau joueur a pulvérisé tous les records physiques du club ! ». Jean Tigana était épais comme une sardine, mais c’était un monstre. Il avait un moteur de Formule 1. En étant transféré à Bordeaux, trois ans après, il a sauvé l’OL de la banqueroute. »