A. Espárraga : « Vous ne pouvez traîner le travail d’une saison à l’autre »
En entretien pour DiarioSur, l’un des (nouveaux) recruteurs des Girondins de Bordeaux – dont la présence au club pour l’avenir serait « incertaine », comme pour le « directeur du football » Eduardo Macia -, l’Espagnol Adrián Espárraga, arrivé en 2019, expose son quotidien pendant le confinement de la crise du Covid-19, marqué notamment par l’arrêt du sport. Il présente aussi sa méthode générale et, plus largement, sa vision de son métier :
« Avant chaque saison, il doit y avoir un marché pour former une équipe qui vous permette d’affronter la saison avec des garanties suffisantes. Et vous ne pouvez pas traîner le travail d’une saison à l’autre, car les objectifs d’une équipe peuvent avoir changé entre temps. Je suis pour raccourcir le mercato, mais pas pour l’éliminer. En attendant, ma responsabilité est, sur tous les filtres réalisés avant, de sortir un nouveau filtre de joueurs et puis de le compléter avec des informations extra-sportives pour définir une liste définitive de joueurs ciblés pour le mercato. Nous avons plusieurs façons d’obtenir ces informations : coéquipiers, entraîneurs, personnel des club, agents, informations médiatiques diverses… Nous avons même joint des personnes qui organisent des soirées pour ces joueurs !
Maintenant, beaucoup utilisent la technologie pour créer leurs filtres et avoir un résultat, mais nous devons filtrer avec nos yeux et utiliser la technologie pour prendre en charge ce filtre ; pas l’inverse. Parce que les données d’aujourd’hui doivent être contextualisées humainement et que nous valorisons le potentiel général plus que les performances chiffrées. Pour travailler, je profite de toutes les connaissances que j’ai pu rassembler dans mes conversations avec les directeurs sportifs, de l’expérience de mes nombreux voyages et d’avoir pu aller sur le marché espagnol, britannique, allemand et maintenant français. Cela me donne une vision large de ce qu’est le travail pour le secrétariat technique au sein d’un club, que je veux d’ailleurs bientôt retranscrire et présenter dans un livre. Actuellement, sur le domaine du ‘scoutisme’, il n’y a pratiquement rien de publié. (…) Quand je travaillais pour Málaga, les mots du coach Manuel Pellegrini m’ont marqué et m’ont rendu très exigeant, car il déléguait beaucoup sur nous, nous faisait beaucoup confiance pour être ses yeux mais attendait des résultats très précis, sans quoi nous pouvions vite rentrer chez nous. Aussi, je pense avoir travaillé avec deux des dix meilleurs directeurs sportifs au monde : Eduardo Maciá (avec qui je travaille actuellement) et Paul Mitchell (directeur technique de RB Leipzig). »
Traductions faites par nos soins