Daniel Riolo : « Bordeaux s’effondre, le club est coupé de tout le monde »
Alarmé par la situation des Girondins de Bordeaux à la sauce américaine, d’où il ne veut sortir personne des critiques parmi les décideurs principaux, même s’il appelle certains anciens présents dans l’organigramme comme Ulrich Ramé et Patrick Battiston à sortir du bois pour dénoncer ce qu’il se trame en coulisses, Daniel Riolo a corroboré les coups de gueule de Christophe Dugarry pour redire haut et fort que le FCGB était en très grand danger :
« Moi, il y a une phrase que je n’en peux plus d’entendre, c’est – deux points, ouvrez les guillemets – : ‘Tout le monde le fait’, ou ‘Ça arrive également ailleurs’, ou ‘C’est classique dans le football’. Ça, ce n’est pas possible de le dire, on ne peut pas commencer un raisonnement en entendant ce genre de choses ; ou : « Ça me choque pas, car ça arrive ailleurs’ ; sinon tu n’avanceras pas, tu excuses tout, tu regardes ce club s’effondrer et c’est horrible… Ce club, il est réellement en train de s’effondrer en ce moment. Il est coupé de tout le monde : de ses employés, de ses supporters, des institutionnels, des gens de la population de Bordeaux, pour lequel un club de foot représente toujours quelque chose. Donc on ne peut pas dire : ‘Tout le monde le fait’ ou ‘Ça arrive également ailleurs’. Ça, non, je ne veux plus l’entendre dans une discussion de foot.
Après, pour parler de Bordeaux, en fait, on a là l’impression que dans tous les secteurs de ce club-là, il n’y a pas une seule personne qui travaille pour l’intérêt collectif de ce que doit être un club de foot. On a l’impression que les gens qui sont là travaillent pour leur propre intérêt, ou pour un intérêt de groupe s’ils décident de s’associer entre Macia et Cissé ou avant Varela et DaGrosa ; qui eux ne sont plus là. Mais je rappelle quand même que GACP, quand ils sont arrivés, avant même qu’ils ne gèrent très mal le club, c’était un système hallucinant. On avait un fonds de pension, King Street, qui a donc donné la gestion à une entreprise extérieure, qui faisait facturer à Bordeaux les prestations et services. Déjà, là, on est dans le délire le plus complet quant au mode de fonctionnement.
Ensuite, King Street voit que ça ne marche plus, donc ils mettent dehors GACP, DaGrosa et Varela, mais ils ont gardé Eduardo Macia, Souleymane Cissé – la première recrue de GACP, pour le business avec les jeunes joueurs – et Paulo Sousa. En fait, ça veut dire qu’on nous fait croire qu’on a coupé GACP, mais on a laissé des bouts de ver dans le fruit. Donc, assurément, le fonctionnement ne pouvait pas s’améliorer. Et quand, en plus, on a nommé Frédéric Longuépée en président et Antony Thiodet en numéro 2, alors là… ça a été le bouquet final, la cerise sur le gâteau, et la crème chantilly sur les fraises. Finalement, je matérialise tout ça en disant que le fonctionnement et la gestion sont tellement alambiqués qu’en aucun cas le club de Bordeaux ne peut progresser d’un point de vue sportif. »
Retranscription faite par nos soins