R. Molina : « Ce club a été pillé partout, mais le complot c’est les UB 87 »
Le journaliste indépendant et auteur de livres sur le monde du football, Romain Molina, a fait une nouvelle vidéo, diffusée ce samedi sur YouTube. Il reparle, en détails, des Girondins de Bordeaux et de leur situation calamiteuse, lui qui – et ça depuis 2018, début de l’ère américaine – se montre très critique sur les dirigeants du FCGB, et surtout ceux encore présents ; aussi bien Eduardo Macia que Frédéric Longuépée et compagnie.
Ses analyses… piquantes :
« Ce milieu du foot est un grand cirque où ce n’est même pas la loi du plus fort ni celle de la jungle qui domine, mais la loi du plus fourbe, car tout est fait dans le dos pour parvenir à ses fins, avec l’apparence et l’image en maîtres-mots. Et le club en France, à part Niort, qui symbolise ça à merveille, c’est Bordeaux ; dont je parle depuis le début et ce rachat par GACP il y a maintenant un an et demi. J’en parlais même un peu avant, car vu les personnes au centre de ce rachat, dont Hugo Varela ; l’intermédiaire portugais que j’avais déjà présenté pour rappeler son parcours et ses activités… J’ai une peine incroyable pour les fans, car ils tombent de Charybde en Scylla. M6 voulait vendre rapidement, se débarrasser du club, et a laissé le club dans un état pas terrible, avec un déficit structurel et des pertes d’argent chaque année. Mais la Ligue a fait la sourde oreille, car il fallait sauver le soldat M6. Puis on a vu une propagande incroyable autour de ce rachat. C’était : ‘L’Amérique à Bordeaux’, avec des reportages télés, Joe DaGrosa qui souriait, un nouveau souffle etc. On a ramené Hollywood, on a fait croire aux gens que le projet était solide, mais ce n’était que de la communication ; parfaite et bien rodée, car ils ont parlé à tout le monde, avec des journalistes de grands médias qui étaient de connivence car ça les arrangeait bien d’avoir des exclusivités sur des infos et qu’ils ont vu leur égo être flatté. Pareil pour certains supporters – mais je ne leur jette pas la pierre aux fans – sur les réseaux sociaux, à qui les dirigeants ont donné de l’intérêt. Les supporters ont été naïfs, comme moi je l’étais aussi au début, en pensant bêtement que les dirigeants pensaient au foot (rire)… Alors qu’ils n’en ont rien à foutre. (…) En plus, avec tout cette comm’ – plus les notes de frais de GACP ! -, on nous a parlé de la ‘marque internationale’ qu’était Bordeaux. Mais non, car en France, au niveau business, et sans dénigrer Bordeaux, club et ville, la seule marque c’est Paris.
(…) Après, dans un club de foot, il ne faut pas oublier le foot, car tout part du terrain et du sportif. Mais ça, ils l’ont oublié… Ils ont préféré passer du temps à communiquer, à faire de la branlette intellectuelle sur la marque. Le responsable des partenariats est allé dans tous les pays du monde et le seul sponsor qu’il a trouvé c’était une marque d’alcool alors qu’en France on n’a pas le droit… Ce mec ne connaissait même pas la réglementation de ce qu’il pouvait y avoir sur le maillot. Et ses notes de frais, à lui aussi… Au final, le trou dans la caisse qu’ont fait les types qui ont récupéré Bordeaux, c’est un des plus grands braquages de l’histoire du foot moderne. Tous les gens, aujourd’hui, se rendent compte de la réalité. Et maintenant, c’est facile : le club est à terre, en ruines, et les dirigeants n’en ont rien à taper, sont complètement déconnectés de la réalité. En interne, l’ambiance est catastrophique, et ça depuis le début du rachat. Mais quand tu fais monter des anciens sur un podium pour l’image et que tu les dégages le lendemain, voilà… Et c’est ça le club, aujourd’hui, totalement déshumanisé, sans cœur ni passion.
Aujourd’hui, la situation est invivable, notamment car les Ultras et la direction sont en conflit. Et le pire, c’est que maintenant les dirigeants sont dans le complot et pensent qu’on leur en veut. Il y a un trou incroyable, tu ne sais pas si tu vas passer la DNCG, les Ultramarines – qui ont tout mon soutien – ont fait leaker des choses graves – non-respect du chômage partiel, les ‘claquettes’ pour passer la DNCG -, montrant qu’au club les gens en ont tous ras-le-bol. Mais les employés, en interne, ils ne peuvent pas supporter ces dirigeants, car ils ne respectent même pas des règles élémentaires comme dire bonjour – pas à ces gueux, voyons, les dirigeants bordelais ne vont pas s’abaisser à ça ! -. Il y a du mépris de classe, donc. Mais ce club, où personne ne sait de combien est le trou, il a des énormes problèmes de finances et il a fallu remettre un peu à un moment donné, car vu la masse salariale bah c’est compliqué… Ce club a été pillé de partout, mais le complot c’est les Ultramarines qui veulent du mal au club car ils sont jaloux de ne pas avoir les postes. En même temps, vu les salaires à 30-50 000 € des dirigeants – + voiture de fonction et prime etc -, la vie est belle et tu m’étonnes qu’ils ne veulent pas se barrer. Le braquage est vraiment incroyable ! Pourtant, ils avaient été prévenus les dirigeants, en interne et par des gens extérieurs. Et désormais, le directeur sportif Eduardo Macia est visé par des plaintes pour escroquerie, sur des transferts de joueurs pour la réserve qui font des problèmes pas possibles. Le pire du pire, c’est que leurs magouilles – mais ça, c’est le foot, un milieu criminel -, c’est pour des sommes de merde à l’échelle du football.
(…) Ma vidéo, elle est super fouillis, mais c’est car je veux vous montrer à quel point c’est un put*** de bordel. Tout est entremêlé dans ce scandale. Tout. Et finalement, le fonds d’investissement King Street – avec lequel la direction n’a pas de contacts ; rendez-vous compte ! -, celui qui a mis l’argent au début, il a dégagé les mecs qui ont voulu racheter le club en même pas un an. Mais vu les notes de frais et le trou énorme qu’ils ont fait dans la caisse, c’est normal… Et dire que DaGrosa et Varela veulent refaire le même coup avec un club étranger, et qu’ils ont des articles dans la presse étrangère qui les glorifient. Ceux qui me voient pour la première fois vont peut-être dire que j’exagère, mais non. Regardez Bordeaux ! Ce club est, malheureusement, l’exemple-type de tout ce que je décris dans ce milieu de merde. Tous les fans le confirmeront. Et désormais, King Street ne sait pas quoi faire, s’ils doivent garder le club ou non, et ils sont surtout emmerdés car ils n’ont pas envie qu’on sache qu’ils se sont fait voler de l’argent. King Street est plus emmerdé par la médiatisation en fait, donc ils veulent vendre le club. Mais à qui ? Ils n’en ont rien à foutre. »
Retranscriptions faites par nos soins