Christophe Dugarry : « Avec Rolland (Courbis), on n’a jamais été connectés »
Au cours d’un numéro très spécial de ‘La Boîte à Souvenirs‘, RMC a abordé, en long, en large et en travers la carrière de l’ancien attaquant bordelais Christophe Dugarry.
Ce dernier est notamment revenu sur un court épisode de son parcours, où Rolland Courbis, alors son entraîneur à… l’Olympique de Marseille, voulait l’envoyer à la Juventus Turin. Duga raconte aussi, plus généralement, sa relation avec Courbis, qui s’achèvera avec un retour à Bordeaux en janvier 2000.
« J’avais beaucoup d’admiration pour Rolland, et j’en ai toujours d’ailleurs, et quand il m’a entraîné à Bordeaux et à Marseille j’adorais sa façon de coacher, comment il était. C’était un super coach. Mais j’aurais aimé qu’on puisse être en connexion, car on ne l’a jamais été, ou très peu. Et, sincèrement, ça m’a manqué. Rolland, j’ai beaucoup espéré qu’il m’amène très haut. Je pense qu’il aurait pu. (…) Il a été quelqu’un de très important dans ma carrière, mais le fait qu’il ne m’ait pas compris et que je ne l’ai pas compris fait partie de mes regrets. On s’est souvent accroché, tous les deux. Il a souvent eu des doutes sur moi. Moi, j’en ai eu beaucoup sur lui. Lui, il a rapidement pensé que j’en n’avais rien à foutre du football, que je n’étais pas suffisamment appliqué, concentré, et j’en ai un peu souffert. J’adorais sa façon de coacher, vraiment, et c’était un super coach, mais j’ai perdu confiance quand il ne me faisait pas jouer. On n’a jamais été en connexion.
(…) La fois où il voulait que j’aille à la Juve ? Déjà, j’étais à l’OM, mais je sortais encore du Milan, du Barça, et je n’avais pas envie de repartir la-dedans. En plus, j’ai eu Zizou au téléphone qui m’a dit : ‘Chez nous, là, c’est le bazar’. Et c’est vrai que ça l’était à l’époque, car Lippi n’est pas sûr de rester, il va peut être se faire virer. Aussi, Zizou me dit qu’il va partir dans six mois. Bref, c’était le bordel à la Juve et je ne me voyais pas repartir là-bas, dans un bordel. Je venais, aussi, d’avoir mon premier garçon, Tom, et je suis hyper bien à Marseille, donc je n’avais pas envie de me barrer de l’OM. Mais Rolland, lui, il veut que je parte. D’ailleurs il me dit à l’époque : ‘Ton remplaçant est déjà là, et si tu ne pars pas, tu ne joueras pas’. Ce n’est pas tout à fait la même chose que de dire : ‘La Juve est là, est-ce que tu veux y aller ou pas ?’. Moi, je lui avais dit que je ne voulais pas y aller, car je n’avais pas envie, je ne le sentais pas, j’étais bien, posé. C’est encore une incompréhension entre nous, car quand je lui dis que je veux rester à Marseille et que je ne veux pas aller à la Juve, je veux qu’il soit content, fier, qu’il comprenne que je suis investi… Mais à l’arrivée, on se dispute. Moi, je n’ai pas envie d’entre ça, donc je le prends mal parce qu’il ne comprend pas, et lui le prend mal parce qu’il veut que je parte et que dans sa tête, comme je suis un joueur qui s’en fiche un peu de tout, il veut me voir partir à la Juve. Donc c’est vraiment dommage d’avoir eu tant d’incompréhensions. »
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