Marc Planus : « Je n’attends rien du club, donc je suis libre de parler »
Retranscrits par nos soins de son entretien à Gold FM et à Sud Ouest, voici des propos plus complets de Marc Planus, ancien défenseur central de légende des Girondins des années 2000 et 2010, qui dénonce le FCGB actuel, avec pudeur et passion.
Même s’il ne pourra pas être là au rassemblement de samedi, Planus soutient le mouvement « Nous Les Girondins », lui aussi. Et il le dit :
« Je ne vis pas très bien la situation du club. Je n’ai pas répondu aux demandes des médias pendant le Covid-19 et le confinement, car j’estimais qu’il y avait des choses bien plus importantes que le football et aussi car je ne voulais pas trop appartenir à un discours populiste, car j’ai toujours détesté ces gens qui se raccrochent à tous ces discours-là pour être aimés de la majeure partie de la population. Donc j’ai voulu prendre du recul par rapport à tout ça, me faire ma propre opinion en rencontrant des gens au sein du club et en discutant avec d’autres anciens que je croise occasionnellement. Ce vendredi, à l’initiative des anciens, on aurait dû avoir un déjeuner, comme déjà fait en décembre, avec le président Frédéric Longuépée, et ce que je vous dis là j’aurais dû le lui redire, de façon incisive, vendredi. Moi, je n’attends rien du club, je ne désire aucun poste et n’ai pas besoin des Girondins pour vivre, donc je suis libre de pouvoir parler et de dire exactement ce que je pense, sans mesurer mes propos ; au contraire de certains de mes ex collègues qui sont salariés du club et qui, eux, vu le climat délétère qui s’est installé au Haillan, ne peuvent pas trop parler. Aussi, certains anciens voulant entrer au club ont cette mesure que moi je n’ai pas. Mais j’ai quand même attendu avant de me positionner, de pouvoir en parler, car les supporters me sollicitaient et estimaient que j’étais le plus crédible, vu mon passé aux Girondins – mais ce n’est pas forcément le cas, car on représente tous une voix, au même niveau, qu’on ait passé 1 an, 10 ans ou 26 ans au club comme moi, et que personne n’est plus important qu’un autre -.
En tout cas, aujourd’hui, voilà, je ne reconnais plus mon club et ça je l’ai déjà dit au président Longuépée, en tête à tête, donc je n’ai aucun souci à vous le dire. Avec Longuépée, à qui j’ai dit que si on voulait un club fort il fallait un président fort, on s’est vu à un déjeuner, où on a déjeuné que tous les deux, et j’ai essayé de l’avertir de ce qui allait se passer. Connaissant un peu le peuple bordelais, pour en faire partie, j’ai averti les gens. Après, six mois après, je fais le constat que rien n’a évolué, pour personne, et ça c’est la plus grande des déceptions. (…) Ce qui me choque ? Je ne juge pas le sportif, je ne suis pas crédible pour dire par exemple si Paulo Sousa est un bon entraîneur. Mais, sur l’image du club… L’image du club, elle a été ruinée, ils ont ruiné le travail de présidents comme Claude Bez et Jean-Louis Triaud – des hommes très forts, avant tout -, qui ont passé 30 ans à instaurer une certaine image des Girondins, qui a été détruite et bafouée, comme elle l’est actuellement au quotidien. Le club ne représente plus rien pour les Bordelais, et c’est ça le drame. Des personnes m’ont déjà dit qu’elles ne se réabonneraient pas, et pas car l’équipe est plus faible, mais car l’image n’est plus là et que le club ne représente plus aucune valeur actuellement. Si cet été il n’y a pas un énorme coup de braquet ou que le président ne change pas de cap de façon importante, ce sera très compliqué. J’aimerais que Monsieur Longuépée entende ça, mais si il ne change pas, s’il ne fait pas du ménage au château, ce sera très compliqué. »
Retranscriptions faites par nos soins