Manu Lonjon : « Je crois que ça va péter, car c’est inéluctable »
Conversant, en Live Instagram, avec l’influent twitto Nando Chachalana, le journaliste Manu Lonjon a longuement parlé avec lui de nos Girondins de Bordeaux et du grand rassemblent « Nous Les Girondins » de ce samedi, qu’il soutient. Le spécialiste du mercato et des coulisses du monde du foot revient aussi, au-delà de l’enjeu fort de l’avenir à court terme du FCGB, sur certains problèmes de fonds dans la direction (actionnariat et direction) :
« Au départ, c’est DaGrosa, de GACP, qui a endormi tout le monde. Il a vendu à King Street, qui ne s’y connaissait pas, un business plan de fou, qui en fait n’était basé que sur du vent… Il parlait de jouer la Ligue des Champions dans trois ans, et il a commencé par vendre Koundé 25 M€ (rire) ! Après, le réveil de King Street suite aux « King Street Out », il a quand même été assez calme. Le président Longuépée avait juste fait deux sorties médiatiques très cadrées voire limite commandées. Et c’est tout ce qui est sorti. Et ça ne débordait pas du tout du cadre. (…) Si Frédéric Longuépée a été mis là comme un pot de fleurs ? Ah mais c’est exactement ça ! Même si Longuépée et Antony Thiodet ce sont des gens d’une intelligence hautement supérieure à nous (rire)… Par contre, quand tu arrives à Bordeaux, ce n’est pas n’importe quoi, donc prends au moins la peine de savoir où tu mets les pieds, demande à au moins un des anciens grands joueurs historiques de te parler de l’histoire pendant 10 minutes pour savoir quoi dire, même si c’est que pour la communication. Mais là ; non ; même pas… Longuépée avait dit que le meilleur coach de l’histoie de Bordeaux c’est Laurent Blanc – lui que je respecte totalement -, alors que par respect pour l’histoire de Bordeaux il faut dire Aimé Jacquet. Pareil pour le meilleur joueur, en disant Gourcuff à la place de Giresse. On voit là que Longuépée ignorait l’endroit où il mettait les pieds voire avait limite du mépris. Il n’a parlé que de budget, de marque, de business, mais le foot ce n’est pas comme ça, car tu parles à des centaines de milliers de gens, voire des millions, pour qui c’est important. Ce n’est pas une usine, c’est de l’humain. Mais eux ont fait tout l’inverse de ce qu’il fallait, parlant de tout sauf du sportif en premier ; alors que tous les dirigeants de haut niveau disent de faire l’inverse, de partir du sport, de gagner des matches, pour valoriser ta marque. Si tu gagnes sur le terrain, tu peux faire des choses autour ensuite.
(…) Comment va réagir la direction à la manifestation de samedi ? Je ne crois pas qu’il y aura des démissions, ni des licenciements, mais là ils vont de façon concrète et factuelle voir l’animosité qu’il y a contre eux, car il va y avoir du nombre, alors que jusque là ils l’avaient un peu ridiculisé ce nombre et l’avait même décrédibilisé en disant que c’était 15 ou 20 personnes. Ils avaient même inventé à Florian Brunet une chargée de communication (rire), pour faire croire qu’il n’y avait personne ! Mais là, si tu veux, ils ne pourront plus dire qu’ils sont 15 ou 20. Car si samedi tu as 5, 10, 15, 20 ou 30 000 personnes qui sont là, ce sont bien des gens qui existent. Donc je pense que la communication des dirigeants ce sera de dire que les chiffres sont faux, qu’ils comprennent les gens mais que voilà… Car tout en haut, ils s’en foutent de l’animosité, vu que les hauts dirigeants sont des Américains et que, pour eux, Bordeaux c’est un chiffre. Mais je suis quand même curieux de voir quelle sera la suite de tout ça…
(…) Si Longuépée est plus proche de la fin que du début comme président ? Je crois que ça va péter, car c’est inéluctable. Et je ne pense pas que ce soit uniquement avec cette manifestation, même si elle aura de l’importance. Après, si elle est très importante, elle pèsera encore plus… Mais, pour moi, ce qui va compter le plus c’est la DNCG. Pour moi, la grosse utilité des Girondins Leaks du mois de mai, au-delà d’avoir montré aux gens à quel point Longuépée et Thiodet étaient merveilleux, respectueux et intéressés par l’humain (rire), c’est qu’on a vu Longuépée parler du fameux ‘numéro de claquettes’ pour passer la DNCG. Donc là, la DNCG, ils sont passés pour des clowns… Alors ils vont bien l’attendre et voir ce numéro (sourire). Du coup, en disant ça, Longuépée ne s’est pas pénalisé seulement lui mais a pénalisé aussi Bordeaux. »
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