Paul Dietschy : « Trésor vient d’une île où le passé colonial est resté fort »
Historien du sport et surtout du football, Paul Dietschy répond aux questions des Cahiers du Football à propos des footballeurs antillais, qui sont nombreux à avoir fait et à faire l’histoire de l’équipe de France.
Un certain Marius Trésor (défenseur d’Ajaccio, Marseille et Bordeaux, où il a fini sa belle carrière de joueur avant de rester pour un long vécu d’éducateur et puis de représenter le FCGB) est notamment plusieurs fois cité. Extraits :
« L’arrivée des joueurs noirs n’est pas une nouveauté en équipe de France, même si certains stéréotypes postcoloniaux peuvent s’attacher à eux. (…) Toutefois, si Marius Trésor enregistre un 45 tours intitulé « Sacré Marius », qui retrace de manière caricaturale et rythmée son parcours d’Antillais, Gérard Janvion et lui sont d’abord admirés pour leurs exploits et pour leurs gestes légendaires – notamment Trésor et ses buts contre le Brésil (1977) et la RFA (1982) -.
(…) Trésor vient d’une île (la Guadeloupe ; NDLR) où le passé colonial est resté fort. Il est né en 1950, soit seulement 102 ans après l’abolition de l’esclavage. (…) Le rôle du capitaine est alors symboliquement important, c’est la reconnaissance d’une autorité autant morale que technique. »
Ayant justement porté le brassard de capitaine chez les Bleus, Trésor aura cumulé 65 sélections en A, pour 4 buts marqués.