Paul Baysse : « Le plaisir de jouer au football m’a fait tenir »
En conférence de presse d’avant-match, Paul Baysse est revenu sur la saison difficile sous l’ère Paulo Sousa, entraîneur qui ne lui a jamais vraiment laissé sa chance… Une année difficile mais dont le défenseur formé aux Girondins, semble s’être servie pour revenir plus fort :
« C’est un plaisir de s’entraîner tous les jours pour être sur le terrain, pour avoir au moins l’opportunité d’exister. Je fais ce métier car j’aime le football, j’aime jouer, j’aime être sur le terrain, me donner à fond, m’accrocher. Être privé de ça pendant plusieurs mois c’est dur. Là, je savoure. Je prends tout ce que l’on me donne, je profite de chaque entraînement, chaque match. On est des privilégiés de faire ce genre de métier et parfois on l’oublie. Il faut aussi être conscient qu’on a de la chance. On rêvait de ce métier quand on était gamin. Nos gamins rêvent aussi de le faire. Parfois il faut prendre du recul et se dire que l’on a vraiment de la chance. Tout n’est pas rose en ce moment, mais on doit garder le positif, avoir l’envie de faire mieux et profiter, prendre du plaisir. Quand on arrivera à prendre du plaisir tous ensemble, on pourra battre n’importe qui. […]
Si c’était injuste ? La vie est injuste. Pour moi ça l’était car je me donnais à fond. Je pense que j’aurai mérité d’être sur le terrain. Peut-être pas en tant que titulaire mais au moins d’avoir ma chance, de pouvoir démontrer ce que je vaux vraiment sur le terrain. Je pense avoir démontré au quotidien que j’étais professionnel, que je me donnais à fond et que j’avais les qualités pour aider l’équipe. C’est une petite défaite pour moi de ne pas avoir réussi à faire changer l’ancien coach là-dessus. Cependant j’ai continué de travailler avec le même état d’esprit et je pense être récompensé de ça. […]
Je n’ai jamais pensé lâché. Lâcher, c’est abandonner et c’est arrêter. Par respect ne serait-ce que pour mon métier, pour le sport, puis pour tous les gens qui rêvent de faire ce métier. Tous les jours, on se lève, on va à l’entraînement mais sans but derrière. On se dit : « de toutes façons le week-end je ne jouerai pas ». On est obligé de garder l’espoir tous les jours. En tous cas, lâcher ne fait pas partie de mon éducation. J’ai vécu une saison compliquée sportivement, de graves blessures par le passé. Le plaisir de jouer au football m’a fait tenir. J’ai aussi la chance d’avoir une famille qui me soutien, qui m’aide, qu’était présente dans les bons comme dans les mauvais moments. C’est dans ces mauvais moments-là que l’on est ensemble, que l’on ressent cet amour et ça fait du bien. Par respect pour tout ça, on ne peut pas lâcher. Pour moi, c’est inconcevable. […]
Une explication avec Paulo Sousa ? Pas plus que ça. Très rapidement en début de saison, on m’a dit que je ne jouerai pas la moindre minute. Quand on commence la saison sans avoir fait un entraînement et que l’on nous dit ça… Il n’y a pas cinquante solutions. Soit on lâche et on abandonne, mais comme ça n’est pas mon tempérament, je me suis dit que c’était à moi de le faire changer d’avis. Je pense l’avoir fait sans être forcément récompensé. Mais aujourd’hui, je le suis.«
Retranscription faite par nos soins