Saint-Seurin, Auxerre, Guy Roux : les débuts de Lilian Laslandes
Pour Girondins Analyse (Twitch), Lilian Laslandes est revenu sur ses débuts de footballeur aux côtés de Jean-Marc Furlan, Michel le Blayo ou encore Guy Roux qui l’a accueilli à un moment où Bordeaux lui proposait moins de garanties qu’en Bourgogne :
« Je jouais à Saint-Seurin, j’avais 18 ou 19 ans. Il y avait des garçons comme Jean-Marc Furlan, Michel le Blayo, qui me disaient : “Lilian, cette année doit être celle d’un tremplin. Il faut que tu marques des buts.”. Je me suis fait remarquer cette saison-là. Chaque match qui se passait à domicile, Dominique Cuperly y assistait. Dès qu’il était dans les tribunes, je marquais puis il a dit à Guy Roux : “Il y a un jeune joueur de 19 ans, qui se fait remarquer, il faudrait venir le voir.” Un jour, on a fait un match amical à Blanquefort contre Lyon et il était là. La rencontre s’est bien passée puis à la fin, j’ai eu le choix entre Bordeaux et Auxerre. On avait joué contre les Girondins en Coupe de la Ligue à Saint-Seurin, puis on s’était imposés 2-1. J’avais inscrit les deux buts. On m’a donné rendez-vous au Haillan, puis pendant la discussion, je demandais avec quelle équipe j’allais m’entraîner. Ils m’ont répondu qu’ils verraient sur le moment. De l’autre côté, Guy Roux m’a dit que chaque entraînement serait effectué avec l’équipe première, pour prendre de l’expérience. Il ne m’avait pas donné de garantie de temps de jeu avec les professionnels, mais au moins je m’entrainais avec eux. C’est ce qui a fait que je suis allé à Auxerre et c’est une très bonne école. »
« Je n’ai pas été déçu de la réponse des Girondins. À cette époque-là, c’était un petit peu ce que l’on entendait. J’aurais été surpris du contraire. Ça a été dit franchement et quand c’est franc, que l’on dit les choses, le choix est plus facile à faire. En revanche, partir de sa région, laisser ses amis et sa famille, c’est plus compliqué. Auxerre ça n’est pas Bordeaux, c’est plus petit et il n’y a pas grand chose à faire (rires). Mais vivre dans ce club, qui est une famille… Le club est l’attraction de la ville, les gens sont toujours au stade, vivent pour nous. On voyait que l’on donnait de la joie à ces personnes-là. Guy Roux a fondé une famille de la formation jusqu’aux professionnels. C’est quelque chose qui pour moi, est très important dans le football, de pouvoir s’appuyer sur ses partenaires et sur les gens qui travaillent au club aussi. Quand je parle de famille, ça n’est pas que les joueurs, c’est aussi le personnel. On avait des relations spéciales avec tous ces gens-là et j’ai aimé apprendre le football de cette façon. Je suis un garçon de village et je me suis vite retrouvé là-dedans. Deux entraînements après le début de la saison, j’ai dit à mes parents que je voulais déchirer mon contrat tellement j’étais nul. Ils m’ont déconseillé de le faire. Autant sur les exercices physiques ça allait, mais sur le terrain, je me sentais perdu, sauf lors des séances devant le but. Au fur et à mesure des années, j’ai fini par comprendre. Pendant six ans, les entraînements étaient toujours les mêmes. Donc quand je suis arrivé, ceux qui étaient là avant moi pouvaient tout faire les yeux fermés puis j’ai fini par faire pareil. Quand je parlais aux jeunes qui arrivaient au fur et à mesure, je leur disais qu’au bout de quelques mois, ils seraient bien. Ensuite, j’ai fini par découvrir cette famille que je vous ai décrite. C’est ce que j’ai retrouvé à Bordeaux. »
Retranscription faite par nos soins