Galli : « Il va être dans une certaine continuité par rapport à ce qu’il a fait avec l’équipe de France des Espoirs »
Leboeuf : « Le renfort de Willy Sagnol ne suffit pas pour réussir une saison. Il ne pourra pas jouer et c’est bien dommage car il a été un très grand joueur (rires)… Comme entraîneur, il a une idée technique et tactique qu’il va essayer de mettre en place, un travail, une pensée sur son football. Mais les joueurs restent la partie très importante, et si Bordeaux a des ambitions, si leurs supporters ont des attentes, il va, pour moi, falloir les revoir à la baisse pour l’instant. On l’a vu la saison dernière… Même s’il y a sans doute du mieux à attendre avec un football plus offensif par rapport à celui de Gillot, il ne faut pas trop rêver ni trop attendre. J’ai peur qu’on aille vers une désillusion. Des miracles, il y en a quelques uns dans le football, donc on peut l’espérer pour Willy. Mais sur ce que j’ai vu du groupe l’an dernier je ne m’attends pas à grand-chose car il n’y a pas pléthore de joueurs qui peuvent tous nous faire rêver et nous amener quelque chose de spécial. »
Galli : « C’est sûr que rêver, ce n’est plus le cas à Bordeaux… Mais après, il sera très intéressant de voir le travail de Willy Sagnol et la façon dont il va faire grandir ce groupe, qui est quand même assez jeune. Même si ce n’est pas la même chose, il va être dans une certaine continuité par rapport à ce qu’il a fait avec l’équipe de France des Espoirs dans l’objectif de faire grandir des joueurs et de leur apprendre une discipline. Il y a un joueur que j’ai envie de voir, c’est Emiliano Sala. Il a été très bon en National avec Orléans, très bon en Ligue 2 avec Niort la saison dernière, là il revient dans le club auquel il appartient et où il n’avait pas encore eu sa chance. Il a joué des matches amicaux, il a marqué, donc ce sera intéressant de voir s’il arrive à passer le cap et si Willy Sagnol lui permet de le franchir. C’est très compliqué, évidemment, mais je trouve que Sala a vraiment les qualités pour y arriver. En plus, Bordeaux a besoin d’un renfort en attaque. »
Leboeuf (après le passage de Sagnol) : « Moi, j’aurais un petit message pour les journalistes en fait… J’écoute Willy, je me dis qu’avec son franc parler il va énerver les journalistes, mais aussi leur donner à bouffer. Je dis donc attention les journalistes de ne pas assassiner des mecs comme ça car sinon vous allez vous emmerder en conférence de presse avec des entraîneurs qui ne disent rien. Il faut savoir ménager la chèvre et le chou comme on dit. Willy Sagnol, c’est quelqu’un que j’aime bien. Il a des idées sur le foot et c’est bien, comme Bielsa à l’OM avec son pressing. Sagnol parle d’agir vite quand on a récupéré le ballon pour aller vers l’avant. Tant mieux, car on a marre du calcul. Pour nous, ça reste un spectacle. On a envie de voir des buts, du jeu… En Coupe du Monde, on s’est régalé avec certaines équipes. Là, le discours de Willy fait du bien et tient la route. Il explique bien qu’il va faire avec les moyens du bord et qu’il ne pourra pas aller chercher des joueurs en Allemagne ou se faire prêter des joueurs par le Bayern qui n’a pas 50 joueurs sous contrat et garde ses jeunes pour les faire jouer.
(…) Sur les explications qu’il donne à propos de son altercation médiatique avec Marcel Desailly à l’époque, on peut le comprendre. Après, j’avais trouvé ça déplacé sur le moment, mais je n’étais pas trop dans le sujet car je ne sais plus exactement ce qui était arrivé et ce qu’avait dit Marcel précisément. Cependant, Willy doit comprendre que certains personnes ont une légitimité aussi grande que la sienne, et parfois même plus. La critique fait partie du jeu. Ce n’est pas car on est consultant maintenant, qu’on n’a pas de légitimité par rapport à un entraîneur. On aurait pu choisir la même chose que lui, mais on préfère animer des débats car on trouve ça plus intéressant. Sagnol doit faire attention au retour de bâton car les médias ont toujours le dernier mot. Je sais qu’il a fait du media training, on voit dans ses réponses qu’il sait ce qu’il dit et ce qu’il fait… Mais il est aussi assez sanguin par moment et peut lâcher des phrases qui vont faire qu’on pourra avoir des débats. Pour le connaître, je peux dire que c’est quelqu’un de foncièrement bon, droit, avec des idées. Il va aller taquiner le goujon face aux médias. Moi ça va, je ne suis pas vraiment journaliste. Je suis encore entre les deux. Un traître, un agent double. »
Galli : « On voit aussi, qu’il est très ouvert. On peut parler avec lui, même si on n’est pas forcément d’accord et qu’il peut être sec en interview, avec des idées auxquelles il ne déroge pas. Lui, il ne refuse cependant pas le dialogue contrairement à certains autres entraîneurs… C’est intéressant. »