Alain Anziani : « Je propose qu’on l’accompagne, on ne sera pas les seuls »
Lors du précédent Conseil de Bordeaux Métropole, Alain Anziani a rappelé aux élus l’importance d’être favorable à la garantie proposée par la société de Gérard Lopez.
Les épreuves s’enchaîneront vite dans le dossier bordelais (DNCG, tribunal de commerce), et selon le président de Bordeaux Métropole, il est important voir capital que l’organisation fasse un geste :
« Le football moderne, on peut en penser ce que l’on veut mais Gérard Chausset a dit des choses tout à fait exactes ; ce n’est pas nous qui réinventerons le football moderne. Moi je souhaiterais que nous soyons dans un monde idéal avec un salary-cap, qui existe dans le pays le plus capitaliste du monde ; les USA. Ils arrivent à le faire pour la NBA. Sauf qu’en football, ce ne sont pas les mêmes règles et si un club décidait de limiter sa masse salariale, les joueurs iraient voir ailleurs. Ainsi, nous n’aurions pas un club à la hauteur des ambitions souhaitées. C’est le principe de la réalité. Dans cette situation, on constate qu’il y a une procédure qui a été très accélérée, tout va très vite dans ce dossier. Beaucoup ont levé la main en disant avoir de beaux projets, mais au moment de vérité il n’yen avait qu’un ; Gérard Lopez. Les autres se sont évaporés. Ils n’ont pas été jusqu’au bout car ils n’avaient pas la possibilité de mettre 50M€ au minimum, une somme nécessaire pour faire fonctionner le club et sans doute bien davantage. On a qu’une seule solution à ce jour, c’est Monsieur Lopez. La question n’est pas de savoir si on a confiance, si on l’aime, etc. On n’a pas d’alternatives au projet de Gérard Lopez. Ça nous impose quelques règles. Le calendrier on ne le choisit pas non plus. Je rappelle qu’à ce jour, le club est toujours en Ligue 2. Lundi, la DNCG peut maintenir le club en deuxième division si le plan proposé par Gérard Lopez ne contient pas la main levée de Bordeaux Métropole, les apports de l’Etat qui s’est engagé à verser 10M€ aux Girondins, puis les apports de King Street et Fortress. Concernant les 10M€, la lettre est déjà partie donc ils figurent dans le dossier de Monsieur Lopez. En suite, le lundi suivant, il y aura l’épreuve judiciaire devant le Tribunal de Commerce. Le Tribunal de Commerce va d’abord regarder la solvabilité du club puis en suite la pérennité. J’insiste sur ce point. Le Tribunal de Commerce ne donnera pas son accord s’il n’a pas le sentiment que Monsieur Lopez vienne s’ancrer sur le territoire et y rester durablement. Cela fait trois épreuves à passer. Nous concernant, le choix est assez simple. Je vais le simplifier davantage. On a devant nous, deux scénarios. Le scénario de l’espérance, sans que cela amène de la naïveté, de l’enthousiasme. Ça ne veut pas dire que l’on ferme les yeux et que l’on ne s’inquiète pas d’un certain nombre de sujets. Ça veut dire en revanche que l’on peut accompagner pour fonder quelque chose. Ce scénario est celui avec Monsieur Lopez puisqu’il n’y a que lui. Je propose qu’on l’accompagne, on ne sera pas les seuls. L’Etat lui-même accompagnera ce projet, King Street, Fortress, le Club Scapulaire, le feront également. D’autres viendront sans doute plus tard et ça me paraît important. Ce choix n’est pas aveugle, notamment sur la garantie. On sait très bien que les garanties valent ce qu’elles valent. Mais, en 2018 c’était la même chose à peu près. On peut penser qu’en 2018 on était mieux équipé, mais il fallait aller la chercher aux Etats-Unis. Désormais, on a une garantie d’une société qui a 7M€ d’actif, ça signifie aussi quelque chose. […] »
« […] Après, l’autre scénario c’est la catastrophe. Les conséquences seraient majeures, doubles. Si on ne vote pas, sans que ça soit du chantage, on aura une figure majeure du patrimoine sportif qui risque de disparaître. Evidemment pour nous qui souhaitons avoir des performances sportives, ce sera un deuil que nous devrons faire. En cas de rétrogradation, les Girondins ne paieront pas un loyer de 5M€. On les perdrait tout de suite, voire même plus que ça. Les recettes d’exploitation du Stade, à ce jour géré par SBA sont proches de 5M€. On perdrait donc 10M€ par an. Il faudra les trouver ailleurs. En plus, on aura toujours la dette à payer au près des banques qui nous ont accordé un prêt. La créance que les banques possèdent sur la Métropole est d’environ 100M€. On n’est pas dans le rêve, il y a des conséquences immédiates. La situation c’est celle-là. Je comprends tout ce qui est dit, mais en tant que responsable de la Métropole, je ne peux pas me permettre de perdre 10M€ tout en continuant à rembourser des emprunts. »
Retranscription faite par nos soins