L’arbitre bordelais Amaury Delerue présente sa préparation
« Nous avons eu six semaines de coupure. En fin de saison, tout comme les joueurs, nous sommes fatigués psychologiquement et physiquement. La coupure estivale est une absolue nécessité. J’ai regardé certains matches du Mondial, mais je ne me suis pas abruti de foot. Sur le plan physique, on est dans le très haut niveau, nous suivons donc un programme de notre préparateur spécifique Jean-Michel Prat. On nous recommande 15 jours à trois semaines de coupure totale, une période pendant laquelle il peut y avoir quelques écarts. Mais ensuite, on se remet tout de suite au travail. On reprend en fait comme les clubs qui doivent être en forme le plus tôt, ceux qui doivent vite jouer les tours préliminaires de Coupe d’Europe. »
« (…) Étant prof de sport, je me fais moi-même mes plans d’entraînement à partir des directions de la Direction Technique de l’Arbitrage. Je m’entraîne à Bordeaux, seul la plupart du temps, mais j’ai un suivi hebdomadaire de mon kiné et je suis en contact avec un médecin et un échographe. C’est très important de savoir s’entourer. On gère une saison sportive comme les joueurs, l’arbitrage français est en avance dans ce domaine. »
« (…) Je continue à exercer mon métier de prof de sport, à temps partiel. Je suis détache à l’UEFR Staps. Les arbitres français n’ont pas de statut pro, ce sont des travailleurs indépendants, ils ont donc le droit de continuer à travailler et je tiens à bien le faire. Le contact avec mon milieu professionnel, mes étudiants, est nécessaire à mon équilibre. Cela m’aide à sortir de la pression de la Ligue 1, de l’enchaînement des matches. Je ne m’imagine donc pas être en disponibilité totale. »
« (…) Je ne suis pas branché sur les sites spécialisés, mais cela fait partie de notre travail de connaître l’évolution des effectifs, du profil des équipes, celles qui se renforcent, qui s’appauvrissent, qui changent de style. La préparation technique et aussi tactique des rencontres est essentielle. Je regarde entre 2 et 4 des matches précédents des équipes que je vais arbitrer et je fais des montages pour les assistants. Je repère les joueurs clés, ceux qui ont le leadership, à la fois dans le jeu et dans les relations avec l’arbitre. Je dois connaître les circuits préférentiels de circulation de balle. Ce n’est pas la même chose d’arbitre une équipe qui termine 90% de ses attaques par des centres que celle qui donne des longs ballons à un attaquant pivot. Je dois savoir si une équipe à tendance à aller récupérer le ballon très haut ou plus bas. (…) J’ai fait le maximum pour être rêt. Mais nous aussi, même si on se sent bien, on peut passer à côté. »