Pavon : « Tigana était buté, obtus »
Interrogé sur l’épineux sujet de sa collaboration ratée avec Jean Tigana dont il a été l’adjoint durant la majeure partie de la saison 2010/2011, Michel Pavon a confirmé publiquement ce qu’on savait déjà plus ou moins à savoir que le courant n’est jamais passé entre les deux hommes ni entre l’ancienne gloire bordelaise des années 80 et ses joueurs. Mais si l’avis de Pavon reflète sans doute une partie de la vérité, pas sûr malgré tout que Tigana avec ses méthodes strictes et son caractère compliqué soit le seul coupable d’un naufrage collectif qui se sera miraculeusement terminé par une 7ème place au classement après un intérim final d’Eric Bedouet sur le banc :
« Quand j »ai quitté le club, j’ai été licencié par l’actionnaire majoritaire. Ce que j’ai laissé de moi-même c’est le rôle d’adjoint de Tigana. Je le dis sans problème, d’autant plus que je le lui ai déjà dit en tête à tête, j’étais à 95% contre ce qu’il faisait dans la gestion de l’effectif au quotidien lors des entraînements, dans les choix tactiques, les choix de joueurs et la globalité. Je ne peux pas être une aide si je ne pas d’accord avec lui. Je n’avais donc rien à faire.
Après je n’ai pas fait l’équipe et je n’ai monté personne contre personne. Un adjoint doit épauler l’entraîneur et parfois le faire douter sur certains choix. Quand je le faisais douter, il allait systématiquement contre moi en faisant l’oppos’ donc je lui ai dit simplement que je ne pouvais plus travailler avec lui. Pour moi il envoyait mon club dans le mur. Pas sa carrière, mais mon club. Quand je vois l’effectif qu’on avait en début de saison on pouvait largement finir dans les 5 premières places mais on est resté à la 9 ème“ 10ème place en prenant 5-1 à Lorient je ne pouvais pas le supporter. Je vous le dis à vous car je lui ai aussi dit en face. Je ne règle pas mes comptes via les médias. Mais la presse a dit que le problème c’était Pavon, sauf que quand je suis parti le problème était encore là . La gestion de Tigana n’était pas adaptée à ce groupe là . Si les joueurs étaient honnêtes ils le diraient. Petit à petit un fossé s’est creusé entre eux et l’entraîneur. Quand ils venaient me voir en me disant des choses et que j’allais voir l’entraîneur pour le mettre en garde, il était buté, obtus, ne voulait rien entendre et restait dans son truc.
Les Girondins restent mon club, les gens qui me connaissent et les gens du club savent que je n’irai jamais contre le club. Mais travailler aux Girondins à nouveau serait compliqué car je connais trop les personnes et ce serait dur de leur dire des choses désagréables car il y aurait de l’affectif. Or dans ce milieu il ne faut pas trop faire dans l’affectif. Parfois il faut que ça pète, qu’on se dise les choses sinon on n’avance pas. Après je ne sais rien de ce qui va arriver et peut-être que je reviendrais à Bordeaux. »