Pierre Barthélémy : « L’argumentaire du côté de la préfecture était limité »

De passage dans 100% Girondins (France Bleu), Pierre Barthélémy, avocat de l’Association Nationale des supporters est revenu sur l’autre victoire des Girondins à Valenciennes : celle des supporters qui ont finalement pu encourager leur équipe :

Le contexte était un peu particulier parce qu’on savait qu’un arrêté allait intervenir, mais le préfet ne le publiait pas. Donc en fait, on a contesté l’arrêté avant même qu’il ne soit publié, ce qui est un peu baroque en procédures administratives. Mais ça a forcé le préfet à publier son arrêté. Le débat à l’audience a été très court et très simple, parce qu’il n’avait pas vraiment d’arguments du côté de la préfecture. On a expliqué qu’il n’y a jamais eu le moindre incident entre supporters des deux équipes. Il n’y a d’ailleurs jamais eu d’arrêté préfectoral, même d’encadrement, ni à Valenciennes, ni à Bordeaux entre ces deux équipes, et que, deuxièmement, la préfecture disposait largement des forces de l’ordre nécessaires pour encadrer cette rencontre à l’image des jours précédents à Lille lors du match de rugby où des milliers de force de l’ordre ont été déployées. L’argumentaire du côté de la préfecture était limité puisqu’elle s’est contentée de dire On n’a que 72 policiers du commissariat de Maubeuge. Le juge a demandé des éléments concrets, des preuves et la préfecture n’avait rien à fournir.

Questionné sur la publication souvent tardive de ces arrêtés, Pierre Barthélémy donne son sentiment :

La tardiveté de la prise de décision quant à l’arrêté pose problème. La décision de la commission de discipline de sanctionner le club de Bordeaux de la fermeture de de parcage pour deux matchs date du 6 septembre. Donc si c’est ça la raison, l’arrêté peut être décidé le 6 ou le 7 septembre. Au-delà de cette décision tardive, il y a la publication qui n’intervient pas et notre analyse à l’Association Nationale des Supporters c’est que dans la mesure où l’Association nationale des supporters a écrit au préfet mercredi en lui disant Nous avons eu l’écho que vous entendez prendre un arrêté, il nous semble illégal et nous sommes à votre disposition pour discuter d’une manière d’accueillir les supporteurs de Bordeaux. Il a compris que l’ANS allait attaquer son arrêté s’il le publiait et donc il a voulu le publier au dernier moment pour que l’ANS n’ait pas le temps de préparer un recours et que le juge n’ait pas le temps d’audiencer et de prendre une décision. Mine de rien la préfecture a en partie eu gain de cause car l’audience a été très tardive et la décision n’a pu être donnée que samedi matin ce qui a compliqué la venue des supporters girondins.

Retranscription faite par nos soins