Et les Girondins se séparèrent de David Guion
Il aura donc fallu 10 matchs, une place de 13e et 10 points de retard sur le second pour que Gérard Lopez mais depuis ce samedi 7 octobre, David Guion n’est plus l’entraîneur du FCGB.
Débarqué au mois de février 2022 après un premier choix déjà particulier du duo Lopez-Lopes signé Vladimir Petkovic, David Guion n’avait su redresser la barre pour empêcher les Girondins d’être relégués en Ligue 2.
Les bonnes conditions sur le papier, des échecs au rendez-vous
Resté au club après une baisse de salaire, l’ex entraîneur de Reims avait réalisé une très bonne entame d’exercice grâce à ses jeunes décomplexés mis sur le devant de la scène en raison des recrutements validés tardivement par la DNCG (et les finances de Bordeaux). Son équipe passée à deux matchs de l’objectif remontée qu’elle avait pourtant en main avant son déplacement à Annecy (J37), Guion avait réussi à passer outre sa clause de renouvellement de contrat en cas de remontée. À la surprise générale, il était prolongé l’été dernier malgré son second échec consécutif aux Girondins.
Fort d’un recrutement démarré tôt dans la préparation, le FCGB se targuait d’avoir rapatrié des joueurs d’expériences de Ligue 2 comme Jérémy Livolant et Gaétan Weissbeck. Plus tôt, Josh Maja était parti libre de tout contrat et le statut de buteur laissé à Aliou Badji dont l’option d’achat obligatoire s’élevait à 4,5M€.
Des choix à contre-courant, de drôles de chouchous
À l’aube de la saison 2021-22, Guion et Lopes ont leur plan en tête : l’équipe est taillée pour un 442 avec un Aliou Badji pressenti aux côtés de Josh Maja. L’intégration des jeunes dans un schéma en 433 qu’ils s’adjugeront de la plus belle manière fera changer l’entraîneur bordelais. Qui tentera (en vain) d’y revenir plus tard.
La saison suivante, re-belotte. Le recrutement de Gaétan Weissbeck est priorisé pour un schéma en 4231. Qui ne tiendra que quelques matchs alors que Guion répète ne pas tout vouloir jeter d’entrée. De retour en 433, l’équipe bordelaise y verra du mieux sans non plus crever les écrans. Le rendement de ses expérimentés de Ligue 2 n’aidant pas.
Peu inspiré dans ses choix, David Guion aura surtout marqué les esprits par ses chouchous. Ses principaux protégés ? Fransergio la saison dernière. Danylo Ignatenko puis Aliou Badji en ce début de saison 2023-24. Rien d’extraordinaire bien sûr mais des faits qui s’ajoutent au dossier.
Casser ce qui marche et chercher du neuf avec ce qui ne marche pas
À l’image de ses choix tactiques, David Guion paie en ce début de saison son échec face au fond de jeu bordelais qui n’aura pas pris. Alors que le jeu en transition de l’exercice précédent ne fournissait pas des contenus inoubliables, il avait toutefois permis au FCGB de se hisser en haut de tableau mais aussi de faire briller Guion dans le fait d’avoir su tirer le meilleur de son équipe.
Obsédé par son idée de maîtrise et d’équilibre, il aura peut-être inhibé ses joueurs dans la prise (et le don) de plaisir sur le terrain. Ces revirements donnent l’impression de cycles voués à l’échec et bloqués au point de non retour. Des cycles créés dans la majorité par Guion en personne.
Un discours en décalage sur les jeunes
Après sa phrase choc annonçant la volonté de jeu attrayant et d’atteindre la barre des 60 buts cette saison, David Guion aura aussi été en décalage avec son discours sur les jeunes. Lui qui disait que les Girondins étaient complètement dans le projet des jeunes, aura fait grincer des dents. À commencer par celles de Logan Delaurier-Chaubet, prêté à QRM, celles de Lenny Pirringuel exilé aujourd’hui à Pau et en réserve… ou encore de Marvin De Lima. Comme pour Pirringuel, le club (et Guion) avaient fait des pieds et des mains pour des prolongations. Quel drôle de destin aujourd’hui.
Si sur le papier, le choix de donner confiance à des plus expérimentés s’entend, sa gestion des jeunes en ce début de saison aura été incomprise. S’il a donné du temps de jeu à Mathias De Amorim ou encore Emmanuel Biumla, Guion a surtout expliqué son fonctionnement : maintenir l’espoir auprès de ses trois jeunes (Biumla, De Amorim, De Lima) en semaine avant de trancher la veille de match et de piocher – éventuellement – dans ce micro vivier la veille de match pour composer son groupe.
Premier fusible, Admar Lopes préservé
Certains pointeront du doigt l’entraîneur qui saute comme premier fusible. D’autres diront que l’entraîneur a peut-être trop contribué à s’auto-saborder son destin. En attendant, Admar Lopes reste épargné par les critiques dans la presse. L’homme qui a notamment fait débourser 10M€ au club pour le package Badji-Fransergio ou encore appuyé certains choix comme Marcelo garde un petit crédit en ce début de saison. Mais avec les arrivées de Livolant, Weissbeck et un recrutement bouclé assez tôt dans la saison, le directeur sportif des Girondins avait rendu des cahiers de vacances propres.
En observation et sous silence depuis trop longtemps, la direction aurait prévu de s’exprimer prochainement selon les médias. Un communiqué d’une ligne sur la mise à pied de David Guion aura servi de déclencheur. À présent, Gérard Lopez est très attendu pour son choix de nomination du prochain entraîneur et le délai. Après avoir perdu des semaines voire des mois à s’entêter avec David Guion, le propriétaire des Girondins restera l’homme qui aura mis 10 matchs à trancher une situation qui n’allait pas depuis un bon moment.