Saveljic parle de l’arbitrage, défend Sagnol… et aurait aimé jouer contre Ibra

Durant son entretien accordé à L’Équipe, Nisa Saveljic (44 ans) n’a pas fait que se proposer à Bordeaux comme « scout » dans les Balkans. En effet, l’ancien défenseur de Bordeaux et de Sochaux a aussi évoqué des sujets d’actualité liés à la L1 et notamment… aux Girondins. Le Franco-Monténégrin s’exprime ainsi sur Willy Sagnol, qu’il défend concernant ses propos maladroits sur « le joueur africain typique », sur les soucis de l’arbitrage français et sur… Zlatan Ibrahimovic, la star suédoise que les Girondins trouveront sur leur route mercredi en Coupe de France.

« Je tiens à dire que l’histoire de Willy Sagnol (sur « le joueur typique africain ») m’a vraiment touché. Quand j’entends certains parler de racisme, c’est ridicule. À part des cas très rares, il n’y a pas de racisme dans le foot pro français. La France est un super pays. Combien de Saveljic, de Yougos, d’Africains, de Polonais, de Tunisiens a-t-elle accueillis ? Il faut leur montrer comment ça se passe dans certains stades dans les Balkans, en Russie, en Pologne… Ça m’est arrivé mille fois de me faire foutre de ma gueule pour mon accent ou parce que je parlais mal français. Mais il ne faut pas tout mélanger. Pour revenir aux Girondins, ils peuvent jouer les places européennes. J’aime bien le côté éducatif, joueur, de Sagnol. S’il arrive à leur transmettre ce qui leur manque, s’ils sont réceptifs, ils peuvent franchir un palier. »

« Ibra, c’est une “tête de Balkans”. Je les reconnais tout de suite, on est tous les mêmes ! Le mec a connu la galère, il a une personnalité, c’est un gagneur. Il m’impressionne physiquement quand même. Je comprends qu’il puisse irriter et paraître arrogant, mais je pense que c’est plus une manière de se protéger. Quand tu as vécu des choses difficiles, quand tu viens du “ghetto” comme il dit, quand tu n’as rien eu à bouffer, ça t’endurcit et tu développes le réflexe de te protéger de l’extérieur. C’est une star ; s’il n’agissait pas comme ça, il se ferait marcher dessus. Il n’y a qu’à regarder ses amis au PSG : c’est qui ? Camara, Maxwell, deux amours. Ça prouve qu’Ibra est un super mec. Si j’avais joué contre lui ? (Sourire.) Je lui aurais fait la guerre ! On aurait fait comme dans les films de gladiateurs, un face to face, et on se serait serré la main à la fin. »

« L’arbitrage français, ce n’est pas possible. Vous vous rendez compte, un pays comme la France qui n’a pas un seul arbitre à la Coupe du monde ? Il faut quand même se poser des questions. Je ne suis plus joueur, donc je peux le dire sans craindre de suspension : le comportement de certains arbitres – pas tous mais, allez, 80 % – n’est pas bon. Je me rappelle une image récente d’un arbitre disant à un entraîneur “Assieds-toi”, comme à un chien. Je pense que, s’ils se comportent comme ça, c’est qu’ils ne sont pas sereins, ils veulent montrer leur force en sanctionnant à tout-va. Si tu vas en Espagne, en Allemagne, tu peux discuter avec les arbitres. Je me rappelle les Vautrot, les Veissière, ils discutaient avec toi, ils te calmaient. »