Laurence Harribey : « Les arrêtés préfectoraux tardifs d’interdiction de déplacement ne peuvent plus durer »
Invitée de 100% Girondins (France Bleu Gironde), le sujet du supporterisme a été abordé. La sénatrice Laurence Harribey a donné son ressenti suite au colloque organisé au Sénat le 11 mars :
Beaucoup de personnes ont suivi le colloque et de tous horizons. Comme quoi cette question du supporterime intéresse et interpelle. Le colloque a été ouvert par la ministre des Sports qui s’était invitée quelque part pour parler de l’Instance Nationale du Supporterisme. […] En tant qu’organisatrice, je peux mettre en avant la croisée des chemins qu’il y a eue entre une conception répressive et des mesures de prévention de dialogue. On a vu qu’on avait eu dernièrement une évolution vers cette deuxième tendance. La multiplication des violences avait plutôt emmené à réactions d’interdictions : de déplacement, de fumigènes et on était un peu au bout de ce système. Tout le monde était favorable à dépasser cet état et qu’il fallait aller vers une modification de la manière de réagir et aller vers des sanctions individuelles.
Laurence Harribey est revenue sur le problème des interdictions de déplacements dont les supporters des Girondins sont victimes :
Ce qu’il faut rappeler, c’est que les interdictions de déplacement sont prononcées par des arrêtés préfectoraux tardifs. On a tous convenu lors de ce colloque que ça ne pouvait absolument pas durer en l’état. Ce qui a été mis en avant c’est de préparer en amont les déplacements notamment avec un travail qui commence à être fait : la notion de référents supporters. Cette notion doit être renforcée et institutionnalisée. Il y a aussi l’expérimentation du policier référent supporters parce que plus le policier est en amont, plus la préparation du déplacement est bonne. Ce que disait le directeur général de la Direction nationale de la lutte contre le hooliganisme c’est qu’on avait des ressources dans la police qui n’étaient pas vraiment exploitées. Il aspirait aussi à l’émergence d’une police un peu spécialisée dans ces questions-là, c’est à dire en fait des gens ayant la culture foot qui ne réagiraient pas sans prendre en compte les données d’un match et la nécessité des supporters. Il y a aussi les cheminements adaptés à l’image de ce qui se fait en Allemagne. Privilégier le train par exemple quand c’est possible. Sécuriser le cheminement entre le dernier arrêt du transport en commun et le stade avec ce que l’on appelle des fan walks. Et surtout d’avoir des approches différenciées selon les stades et la nature des rencontres. De ce côté, il y a la DNLH qui fait un travail très intéressant : celui de donner les gradations des risques des matchs, mais un travail qui n’est pas assez exploité à ce jour par les préfets. Ce sont des choses très concrètes, il n’y a pas besoin de textes de loi, il faut simplement faire travailler ce qui a été mis en place.
Retranscription faite par nos soins