Bordeaux n’avait pas envie (1-2)
A la sieste les Bordelais ? Ce Saint-Étienne – Bordeaux était pourtant l’occasion pour les Girondins de Bordeaux de s’installer dans la première partie du classement. La répétition des matchs, la récente élimination des Verts en barrage d’ Europa League et les absences de Guilavogui, Tabanou et Brandao, les trois en hommes en forme de ce début de saison côté stéphanois constituaient également un avantage pour les Bordelais avant cette rencontre.
Mais face à des Verts valeureux et qui avaient, tout simplement, envie de jouer et de se faire mal, à l’image des « remplaçants » Nicolita et Corgnet – alignés d’entrée et très en vue ce dimanche après-midi – Bordeaux s’est presque battu tout seul. Saint-Etienne n’a, en effet, pas eu à forcer pour se montrer dangereux contre ce Bordeaux… et sans quelques occasions franches qui n’ont pas tourné au mieux pour les hommes de Christophe Galtier, les Bordelais repartaient du Chaudron avec une valise. Cela tombe bien car ils étaient venus en touristes à l’exception de quelques joueurs, Cheick Diabaté notamment, un des seuls à s’être un tant soi peu battu pour le bien de l’équipe.
Saint-Etienne déroule
En toute tranquillité, les Verts ont donc pu empocher trois points sans que cela n’ait, visiblement, contrarié ou ne serait-ce que froissé les Girondins. Cueillis à froid dès la 8ème minute de jeu, les Bordelais ont concédé l’ouverture du score sur un but ou la défense bordelaise semblait encore à la sieste : seul sur son côté droit, Banel Nicolita ajustait un centre parfait pour Romain Hamouma (avant centre d’un soir en attendant les transferts de Mollo et Erding, et en l’absence de Brandao) qui catapultait le ballon au fond des filets devant un Carrasso abandonné par Lamine Sané et Mariano… En bout de chaîne sur une action où Bordeaux a eu sans cesse un temps de retard sur son adversaire.
Bordeaux, qui tentait de relever la tête sur une frappe de Poko (13ème) voyait ensuite la deuxième occasion franche de la partie se mettre au crédit, encore, de leurs adversaires lorsque, sur une énième perte de ballon du capitaine Jaroslav Plasil, Benjamin Corgnet idéalement lancé par Romain Hamouma voyait son ballon frôler l’un des montants bordelais devant une défense bordelaise, à nouveau, mise à mal et prise de vitesse.
Bordeaux et le néant
Ensuite à part des pertes de balle du milieu bordelais et un manque criant d’envie d’égaliser les Bordelais ont donc attendu la 41ème minute du match pour avoir leur première occasion franche sur une nouvelle frappe de Poko, hors cadre, consécutive à une perte de balle de la défense stéphanoise. Les Marine et Blanc; qui pensaient peut-être déjà à la pause boisson de la mi-temps voyaient, enfin, Fabien Lemoîne trouver le montant gauche de Cédric Carrasso sur une frappe du droit que l’ancien milieu rennais n’avait pas pu assez redresser assez après un bon décalage en pleine surface de Renaud Cohade… Passé, lui, par Bordeaux !.
Face au manque d’engagement de son équipe, Francis Gillot tentait bien de « secouer » ses hommes en faisant rentrer Julien Faubert et Jussiê en lieu et place des transparents Mariano et Nicolas Maurice-Belay, mais cela fût sans effet..
Malheureusement pour les Bordelais, le coaching de Francis Gillot était mis à mal à peine quelques minutes plus tard lorsque, sur un coup franc d’ Hamouma, aucun joueur bordelais ne jugeait bon de sauter et laissait Corgnet dévier le ballon pour le capitaine stéphanois Loïc Perrin qui marquait de la tête sans aucune opposition, seul au second poteau (50ème).
C. Diabaté surnage
La seule vraie réaction bordelaise du match fut initiée par André Poko, très brouillon ce soir malgré une activité encourageante, lorsque un ballon lobé du milieu gabonais trouvait un Cheick Diabaté acrobatique et extensible… dont la reprise de volée en pivot venait trouver la barre transversale d’un Stéphane Ruffier largement battu (53ème)… et rebondir devant la ligne de but.
Ensuite, les Bordelais ont timidement poussé, certains ont continué à jouer en marchant jusqu’à la 91ème minute de jeu où le ballon arriva, par miracle, sur Obraniak, auteur d’un bel exploit et d’une frappe qui terminait sa course en lucarne. Le manque de réaction des aquitains (ne serait-ce que le fait d’aller chercher le ballon dans le but pour revenir rapidement au jeu et montrer un peu de rage) s’affichait une nouvelle et dernière fois et la fin du « match » pouvait alors être sifflée.
C’est sûrement l’un des matchs les plus inquiétants livré par la formation au scapulaire depuis le début de l’ère Gillot…. D’un niveau comparable à celui du Bordeaux relégable de novembre 2011. A l’heure où certains joueurs se voyaient peut-être déjà évoluer sous d’autres cieux, il serait bon pour cela de savoir mettre un pied devant l’autre. Enfin, l’envie est une chose, pourtant élémentaire dans le sport de haut niveau – et même amateur – qui semble devoir encore être apprise lors de la semaine aux entraînements pour les Girondins. Souvenons-nous tout de même de Ludovic Obraniak, qui avait déclaré, dans la presse avant la rencontre, ne pas avoir fait de sieste de la semaine pour se préparer à jouer à 14 heures, horaire peu habituel pour les joueurs de Ligue 1… Qu’il se rassure : l’ensemble de l’équipe bordelaise a pu faire sa sieste pendant 90 minutes et rattraper son retard de sommeil… A défaut de marquer des points au classement.
Gillot à l’heure des (bons) choix ?
Jaroslav Plasil et Ludovic Obraniak, pour finir sur les deux cas individuels des leaders supposés de l’effectif, sont, d’ailleurs, très loin de faire un bon début de saison. Titulaires malgré tout, les deux milieux bordelais au rythme de sénateurs affichent un comportement parfois à la limite du tolérable pour leurs coéquipiers sur le terrain et pour les remplaçants qui les regardent depuis le banc. Quand certains joueurs sont envoyés en CFA à l’image de Lucas Orban et de Diego Rolan, on se dit que Francis Gillot pourrait oser davantage et en finir avec ces idées arrêtées à l’image d’un 4-2-3-1 stéréotypé qui ne fait évoluer qu’un seul vrai attaquant de pointe et laisse Diabaté – puisqu’il s’agit de lui – livré à lui-même. Les choix, justement, il serait peut-être temps d’en faire, et des bons, histoire de ne pas déjà abandonner des points et des places au classement, et d’éviter aux club et à ses supporters de broyer du noir après les matches.
Et les supporters dans tout ça tiens ? Et bien, ils auront rendez-vous le vendredi 13 septembre prochain pour voir leurs protégés défier le PSG au stade Chaban-Delmas. Un stade qu’ils désertent de plus en plus ces derniers mois, et on peut les comprendre, car vu les résultats et l’esprit d’équipe affiché par les Girondins, le contraire serait étonnant.