JLT : « La difficulté pour un jeune entraîneur, c’est d’avoir droit à une première expérience »
« Il y a des entraîneurs qui postulent, et on regarde leur compétence plus que leur appartenance à une minorité éventuelle. Je ne crois pas qu’une personne ait été refusée sur ce critère-là. (…) Déjà, il y a très peu d’entraîneurs en France qui appartiennent à des minorités. C’est l’offre qui existe, mais pour moi ce n’est pas un frein.
(…) Je raisonne en termes de compétences et d’offre de marché. Si un garçon a les compétences, c’est bien la seule chose qui m’intéresse. Il y a malheureusement plus de diplômés que de postes disponibles. La difficulté pour un jeune entraîneur, c’est d’avoir droit à une première expérience, comme pour tout le monde sur le marché de l’emploi. C’est plus ça qui est un frein. Il y a d’autres entraîneurs qui n’ont pas droit à cette première expérience. Pour moi, c’est un faux-problème. J’ai souvent été à la recherche d’entraîneurs, au moins 5 ou 6 fois depuis que j’ai pris mes fonctions, et on m’a proposé une seule fois un entraîneur noir, un ancien attaquant néerlandais qui a joué pour l’AC Milan et a ensuite entraîné en Angleterre.
(…) Entraîneur, c’est un poste capital, donc les gens sont assez conservateurs. Antoine Kombouaré a entraîné de grands clubs, il n’y a pas eu de défiance à son égard… Mais il a eu la chance de démarrer. Un club a fait appel à une femme, aussi. Moi je ne ferme la porte à rien. Seule compte la compétence. La difficulté, c’est que dans ce métier là, vu le rôle capital de l’entraîneur, on peut constater une certaine frilosité. Et on a tendance à tourner en rond, d’ailleurs. (…) Moi je rassure tous les entraîneurs issus de minorités avec des diplômes : nous avons déjà eu Jean Tigana ici, la couleur n’est pas un frein dans nos choix. »