Lizarazu : « La chance que j’ai pu avoir de jouer aux Girondins de Bordeaux »
« Dans ma carrière de footballeur, j’ai eu deux longues histoires d’amour : les Girondins de Bordeaux et le Bayern Munich. Je ne pourrai jamais oublier ça. J’ai de la mémoire, je n’oublierai pas la chance que j’ai pu avoir de jouer aux Girondins de Bordeaux, d’être au centre de formation, d’y faire mes débuts en pro, de vivre ce que j’ai pu vivre. C’était mes débuts, mais on a pu vivre de grands matchs, comme ce fameux quart de finale contre le Milan AC, de grands moments dans le tunnel, sur cette pelouse, avec cette ambiance, cette vie à Bordeaux. Tout cela a énormément compté pour moi. »
« Je rêvais de pouvoir devenir un joueur professionnel et de porter le maillot des grands. A l’âge de 14 ans, on allait observer tous les matches de l’équipe première, le Stade nous paraissait immense. Il était la source des rêves les plus fous, il matérialisait mes ambitions de manière plus concrète. Alain Giresse était mon idole, jouer à sa place me semblait inaccessible. C’était la grande époque bordelaise, cela a dû renforcer ce sentiment d’inaccessibilité.
(…) Cette enceinte me renvoie à mes débuts avec Aimé Jacquet, à ma reconversion en tant qu’arrière gauche sous Didier Couécou. Je me souviens de notre épopée européenne jusqu’en finale de la Coupe de l’UEFA où Kostadinov me découpe en rondelles (rires). Ce Stade Lescure ne laisse personne indifférent, de par son esthétique, son paddock et son long couloir. Ce tunnel était une sorte de « no man’s land » où il n’y avait pas de caméras. Cela laissait la place à l’intox, à l’intimidation. Certains faisaient exprès de faire résonner leurs crampons sur le sol pour montrer de quoi ils étaient faits. »
« Je ressens beaucoup d’émotion. A mon époque, on parlait du Parc Lescure. C’est une page énorme de ma vie. Je tenais vraiment à être présent car Lescure représente énormément pour moi. C’est mon premier jardin, le deuxième c’est Munich. J’ai l’image d’un stade très beau, avec son paddock, ce tunnel où il s’est passé tant de choses. C’est douze ans de ma vie, jusqu’en 1996. (…) Au centre de formation, évoluer un jour à Lescure me semblait inaccessible. C’était le grand Bordeaux des Giresse, Tigana, Battiston et autres. Mon modèle, c’était Alain Giresse. J’étais là pour le fameux match contre la Juve en quart de finale de la C1. Je rêvais d’être un jour à leur place. (…) J’ai été champion du monde, j’ai gagné la Ligue des Champions, mais je n’ai jamais ressenti une émotion plus forte que ce soir du 19 mars 1996 face à Milan en Coupe UEFA. J’en avais les larmes aux yeux ».