Alain Giresse : « Je dis à Platini : ‘Je vais tenir compte de ton jeu, car c’est toi qui compte’… »
Capitaine et emblème du grand Bordeaux des années 80, le milieu offensif Alain Giresse a aussi eu une très belle carrière en Bleu, avec qui il a, surtout, gagné l’Euro 84, joué en France. Pourtant, le ‘petit prince du Parc Lescure’ n’était pas LE joueur majeur de la sélection nationale. Pour SFR Sport, dans ‘Le Vestiaire’, Gigi a donc expliqué comment se passait la cohabitation avec Michel Platini.
« Le premier carré magique – entre guillemets -, c’est avec Bernard Genghini, et ça remonte même au fameux France – Hollande de 81, où on arrive pour le regroupement à un moment où la presse dit : ‘Platini et Giresse ne peuvent pas jouer ensemble’. On ne pouvait pas faire jouer deux numéros 10… Alors très bien, ok. Moi j’arrive de Bordeaux, je reste habillé en civil, et je vois le sélectionneur arriver, Michel Hidalgo ; puis Michel Platini. On se voit, on échange, pour évoquer ce sujet, je dis à Michel Hidalgo que ça dépend de lui, et il me répond qu’il compte nous aligner tous les deux. Alors je dis à Michel Platini qu’il n’y aura pas le moindre problème : ‘Je vais tenir compte de ton jeu, car c’est toi qui compte, donc je t’apporterai mon soutien et ma complémentarité’. (…) Au départ, Luis Fernandez n’était pas là, donc on jouait dans un 4-3-3 classique. Le sélectionneur avait dû jouer sans Michel Platini, blessé, alors il avait joué avec Jean Tigana, Bernard Genghini et moi. Et quand Michel Platini revient, la presse dit que Michel Hidalgo ne peut pas nous faire jouer tous les deux et se demande même si la France ne serait pas meilleure sans Platini. Oui, il fallait aller la chercher celle-là (sourire)… Mais Michel – Hidalgo (sourire) – nous dit : ‘Pas de souci, vous allez jouer tous les deux’. Et il met même trois numéros 10 puisqu’il fait aussi jouer Genghini, alors qu’on joue la qualification pour le Mondial 82, contre les Pays-Bas. La première question qu’on avait alors posée à Michel Hidalgo, c’était : ‘Comment allez-vous faire pour défendre ?’. Il avait répondu : ‘Défendre ? Pour quoi faire ? On aura le ballon’ (rire). Mais nous, on a quand même dû avoir, chacun, une intelligence de jeu, pour s’harmoniser là-dedans ! ».