Antoine Bourlon (France Football) : « Bordeaux, c’est un peu la cour des miracles en ce moment »
Antoine Bourlon, journaliste d’investigation pour le journal France Football, qui avait notamment signé l’enquête de début septembre sur GACP, King Street et leur ‘galaxie’, est intervenu dans le live Youtube du 18/10 de son confrère (même s’il ne se considère pas vraiment comme tel) Romain Molina pour reparler de la situation en interne au FC Girondins de Bordeaux (Dallas ?)…
« Dans mon enquête pour France foot, je parlais de ce rachat, avec tous les fonds d’investissement, DaGrosa, plus les hommes de l’ombre comme Alain Yacine, plus comment ça se passait en coulisses avec Hugo Varela ou Toni Muñoz – qui est là, mais en fait pas là, mais finalement un peu là quand même…. -. Je parlais aussi de tous ces mecs qui prenaient des commissions sur les transferts, des dossiers de l’ex entraîneur, des agents français qui étaient un peu dégoûtés que les étrangers viennent prendre leur part du gâteau, et surtout de ce rachat très étrange. On voit qu’il y a de multiples fonds d’investissement, avec un système de poupées russes où une société en englobe une autre qui en englobe une autre et ainsi de suite avec des passages par le Luxembourg et des paradis fiscaux comme l’état américain du Delaware. Bordeaux, c’est un peu la cour des miracles en ce moment. Mais en tout cas, c’est un exemple très intéressant pour comprendre ces gens qui investissent dans le foot en se faisant prêter de l’argent par des fonds d’investissement. On rappelle que le Joe DaGrosa, il a fait fortune avec les franchises Burger King et donc les fonds d’investissement sont plus ou moins confiants par rapport à lui car il a fait fortune avant, et c’est pour ça qu’ils lui prêtent de l’argent, avec des plans de remboursement etc ; un peu comme à Lille ou au Milan AC, où ça n’a pas du tout marché… Mais ça montre bien que Bordeaux est un cas très intéressant.
Et ce n’est pas fini, car on ne sait pas qui va être à la tête du club. Aujourd’hui, notre ‘ami’ Ulrich Ramé ne sait pas ce qu’il va faire et il est un peu à la peine car il ne sait même pas ce qui se passe dans son club… C’est assez formidable et inédit : le mec est censé être parmi les dirigeants, toujours au club, mais il ne sait pas ce qu’il s’y passe. Pourtant, il demande à tout le monde, mais plein de trucs sont en stand-by, comme les contrats des recruteurs… C’est un bordel sans nom ! (…) Ce qui est intéressant, concernant le rachat, c’est quand même que les marchés financiers ont confiance en DaGrosa, mais la donnée difficile à trouver et à comprendre c’est : ‘Est-ce que DaGrosa va avoir les pleins pouvoirs par rapport à l’argent qu’on lui prête ?’. J’en doute, car si on prête de l’argent c’est forcément pour avoir un droit de regard, car on n’investit pas comme ça, en fermant les yeux. Mais il faudra voir si la stratégie est viable… Ils veulent investir 80 millions, mais sans recruter des gros noms, par contre ils sont intéressés par le fait de mettre des grosses têtes à la direction sportive, au centre de formation etc, mais je ne sais pas s’ils vont y arriver. Bonne chance à eux, car Bordeaux c’est quand même un club historique en France, et puis il y a les Ultras qui font quand même du bon boulot et aiment le club. Puis ça reste quand même les Girondins de Bordeaux. »