Bixente Lizarazu revient sur son tir au but raté en quart de finale du Mondial 98

Dans l’émission ‘AS Foot‘ (diffusée sur Twitch), notre ancienne légende du côté gauche des Girondins, Bixente Lizarazu ; toujours très sensible au devenir de son club formateur ; raconte un mauvais moment personnel vécu en Bleu : son tir au but manqué en quart de finale de la Coupe du Monde 98, contre l’Italie (0-0, qualif’ de la France, qui gagnera bien évidemment ce trophée suprême par la suite).

L’analyse de Liza, 22 ans plus tard :

« C’est un moment très dur, mais ça n’a pas duré longtemps, car derrière il y a un péno manqué par l’Italie. Donc c’est vrai que je n’ai pas eu le temps de me poser 1 000 questions. Après, lors d’une séance de pénaltys, ce que je dis toujours c’est que, déjà, il y a ceux qui tirent et ceux qui ne tirent pas. Et ça, c’est très important de le dire, car il faut respecter ceux qui prennent la responsabilité de tirer. Et, malheureusement, si les tirs au but peuvent sembler l’exercice le plus facile, le faire en Coupe du Monde c’est le plus dur des exercices ou un des plus durs. Moi, si je dois me reprocher quelque chose, c’est techniquement, sur la façon dont je l’ai frappé, car je l’ai tiré d’une façon… Je pensais que j’allais le mettre, car je revenais de loin, d’une pubalgie, et que j’avais bossé comme un malade pour revenir à mon meilleur niveau ; donc j’étais sûr que ça allait bien se passer pour moi. Alors j’ai tiré d’une façon, rétrospectivement, presque trop relâchée. Donc si je dois faire une analyse de consultant, je dirais que techniquement c’est mal frappé car il n’y a pas assez de puissance dans la frappe.

Après, c’est rigolo, car trois ans après je me retrouve sur une séance de tirs au but en finale de Ligue des Champions avec le Bayern et je marque en frappant en force, croisé, et pas enveloppé sur le côté. J’ai mis une mine, je vous jure ! Je pensais tellement à ce penalty-là, manqué contre l’Italie, que j’ai mis la plus grosse mine que je pouvais. Si Canizares, le gardien de Valence (dont Munich sortira vainqueur ; NDLR), avait été sur la trajectoire, je pense qu’il serait rentré dans son but (rire). C’est comme ça que j’aurais dû frapper contre l’Italie, mais j’ai réglé mes comptes avec moi-même, trois ans après… Et je dis bien avec moi-même… Car au final, je faisais partie des cinq mecs pour tirer, alors que les autres regardaient. C’est facile ça… Mais, déjà, il fallait prendre la décision d’être là, de le faire, alors je respecte toujours les tireurs. Enfin, Platoche a raté, plein de très grands joueurs ont raté un penalty à un moment donné de leur carrière… »

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