Christophe Hutteau : « J’ai vécu des moments très tendus avec Claude Bez quand j’étais journaliste »
Agent depuis 2004, Christophe Hutteau – qui gère notamment le suivi de la carrière de l’attaquant bordelais Gaëtan Laborde – a eu ‘plusieurs vies’ par rapport au football, dont celle de journaliste. Dans ‘Le Vestiaire’ (SFR Sport), il raconte notamment une folle anecdote autour de ce métier, fait à l’époque du grand président Claude Bez, en tant que correspondant à Bordeaux pour L’Équipe :
« Avec le président Claude Bez, ça a été très tumultueux. Un matin ; alors qu’on est au plus fort de la guerre Bez – Tapie, dans les années 80, et que Tapie a, dans un long entretien à L’Équipe – avec la complicité, avérée ou non, de Michel Charasse, ancien Ministre du budget -, balancé une multitude d’informations sur la gestion de Bez – à base de malversations et de surfacturations dans le cadre de la rénovation du Haillan – ; Claude Bez a pété les plombs. Il m’appelle, moi qui étais correspondant de L’Équipe à l’époque, pour me dire : ‘Hutteau, au bureau !’. Je lui dis : ‘Pardon ?’, et il me redit : ‘Au bureau !’. Je vous la fais en version pas originale, sinon ce serait trop long, si je l’imite…
Bref, j’appelle Noël Couëdel, mon patron à L’Équipe, et il me dit d’y aller, si jamais Bez veut répondre à Tapie. On lui ouvrait les colonnes. Donc j’arrive au Haillan, et Bez me dit qu’on part chez l’huissier de justice. Il voulait que tout ce qu’il allait me déclarer soit consigné par un huissier. Tapie avait fait deux pages, Bez voulait deux pages. Et là, il a commencé à insulter Tapie, à dire que c’était un tricheur, qu’il achetait des matches… Bez a réglé ses comptes. Et certaines choses s’avèreront, par la suite, exactes. Pour moi, ça reste une anecdote incroyable, et on a fait paraître ce qu’il a dit, bien évidemment. Mais Claude Bez était très en colère car il n’avait pas eu la même surface rédactionnelle que celle accordée à Bernard Tapie, donc il m’avait rappelé, le lendemain, pour me redire : ‘Hutteau, au bureau !’. J’arrive et il me dit : ‘Je te paye ton déménageur, tu dégages de Bordeaux’. C’était chaud à l’époque… La petite histoire fait que je suis resté à Bordeaux, évidemment, mais j’ai vécu des moments très tendus avec Claude Bez quand j’étais journaliste. »