Christophe Hutteau : « La vision que j’avais en tant que journaliste était très incomplète »
Dans ‘Girondins Analyse ‘ lundi (sur la radio RIG, podcast ICI), l’agent Christophe Hutteau nous a dit beaucoup de choses très intéressantes, en commençant notamment par présenter son parcours, lui qui était journaliste avant de devenir conseiller de joueurs, en 2004, et d’expliquer en quoi sa vision des joueurs avait beaucoup changé en passant d’une profession à l’autre.
« Le journalisme, c’était une extraordinaire expérience, et la première partie de ma vie professionnelle, pendant 15 ans. Et je n’en garde que d’excellents souvenirs, sincèrement. Et oui, il est vrai que cela m’a ouvert des portes, ensuite, dans ma reconversion, car je me suis constitué un bon carnet d’adresses, à force de côtoyer différents acteurs du monde du foot : dirigeants, joueurs, entraîneurs… Inévitablement, avoir ce réseau, ça permet d’aller plus vite et donc de s’imposer plus rapidement que d’autres dans la profession, en ouvrant des portes.
Si ma vision du monde du foot a changé par rapport à quand j’étais journaliste ? C’est une très bonne question. Et on me la pose rarement. Mais c’est très important de dire que, oui, la vision que j’avais en tant que journaliste elle était très incomplète par rapport à la réalité. Il y a eu, depuis, une vraie différence de perception. Avant, je croyais à certains clichés, je pouvais juger très durement un joueur non-performant… Mais quand on passe de l’autre côté, on se rend compte que ce sont surtout et avant tout des hommes, avec les mêmes soucis que Monsieur tout le monde, et les mêmes tracas, les mêmes contraintes du quotidien, mais avec beaucoup plus de pression et d’exigence dans l’exercice de leur métier.
Alors, bien sûr, le grand-public va dire : ‘Encore heureux qu’ils aient de la pression, vu ce qu’ils gagnent’, mais pour eux, une fois sur le terrain – je vous demande vraiment de me croire -, le football n’est pas une question d’argent, même s’ils en gagnent beaucoup, pour certains. Quand j’entends sans cesse qu’ils sont trop payés, qu’ils ne pensent qu’à l’argent… Mais pas du tout ! Un joueur préfère gagner moins et jouer que d’être dans la frustration. Et ça, c’est ma vison de maintenant, comme agent et acteur de ce milieu passionnant ; celle que je n’avais pas quand j’étais journaliste, mais qui correspond bien plus à la réalité. Après, évidemment, il a des contre-exemples, comme toujours. Mais quelques cas ne représentent pas la généralité. Croyez-moi que ce que je vous explique là est plus conforme à la réalité que les clichés habituels. »