D. Deschamps : « Peut-être que si nous avions gagné l’Euro, nous n’aurions pas été champions du monde »
A présent dans le club très fermé (3 membres) de ceux ayant gagné la Coupe du Monde comme joueur et comme sélectionneur, Didier Deschamps a réagi au succès des Bleus à la Coupe du Monde russe 2018 (4-2 en finale contre la Croatie). L’ex milieu défensif de Marseille, Nantes, Turin et Bordeaux, dont la conférence de presse a été interrompue par ses joueurs venant fêter bruyamment le deuxième sacre de la France, savoure ce triomphe :
« La France est championne du monde, ça veut dire qu’on a fait les choses mieux que les autres. On a un groupe très jeune, quatorze d’entre eux découvraient la Coupe du monde. Ma plus grosse fierté, c’est qu’ils ont réussi à avoir l’état d’esprit pour une grande compétition. Je leur répète toujours la même phrase : ne rien lâcher. On n’a pas tout bien fait, mais les qualités mentales ont été déterminantes dans cette Coupe du monde. Les équipes qui ont eu la plus grande maîtrise, ça n’a pas suffi. (…) C’était immense de connaître ça il y a vingt ans, en plus en France, ça restera gravé à vie. Ce qu’ils ont fait là, c’est aussi fort. Je pense aux jeunes d’aujourd’hui. J’ai un fils qui a 22 ans, ces jeunes-là n’étaient pas en âge de comprendre en 1998. Là, ils ont le bonheur de vivre cet évènement avec nous. Les joueurs ne peuvent pas se rendre compte de ce qu’ils ont réalisé. Je leur ai dit à la fin du match : « Il y a deux choses très importantes que vous devez savoir ». La première, c’est que quoi qu’il se passe, ils sont liés à vie. Et la deuxième, c’est qu’à partir de ce soir, ils ne seront plus jamais les mêmes, malheureusement pour eux. Parce qu’ils pourront gagner tous les titres qu’ils veulent, il n’y a rien au-dessus d’être champion du monde, quand on est footballeur professionnel.
(…) Il y a deux ans, c’était tellement douloureux de laisser passer cette opportunité de gagner l’Euro. En même temps, peut-être que si nous avions été champions d’Europe, nous n’aurions pas été champions du monde. Mais j’ai beaucoup appris aussi, notamment le fait de désacraliser le moment. Dans l’approche de cette finale, je suis fier pour eux, mais je suis fier de moi aussi, en toute humilité. »