Daniel Riolo : « Bordeaux, c’est le pire ! (…) Il n’y a rien à sauver ! »
La soirée d’hier, sur RMC, a encore été salée pour le FC Girondins de Bordeaux actuel, géré depuis fin 2018 par GACP puis King Street, alors que tout son fonctionnement est épinglé depuis ces dernières heures par la rédaction du média national et les différentes infos qui sortent.
Mais, comme le (ré)expliquent – puisqu’on savait depuis longtemps cette histoire d’intéressement – Daniel Riolo et Jérôme Rothen, même l’entraîneur Paulo Sousa est à critiquer dans tout ça, car lui aussi ‘croque’…
RIOLO : « Sur Paulo Sousa, déjà, GACP lui a mis un contrat à 260-280 000€ par mois, le plus gros salaire d’un coach de l’histoire des Girondins. Après, cette histoire de prendre un pourcentage sur les ventes ou les plus-values faites au mercato, c’est légal en Angleterre mais illégal en France. Malgré tout, et même si ce n’est qu’1%, Bordeaux l’a quand même fait. Le contrat de Sousa, avec cette clause-là, a été recalé, mais via une agence de droit d’images, il touche quand même. (…) Bordeaux, c’est même le pire ! C’est pire que tout, c’est le symbole du pire d’un modèle. Car le club a été vendu et puis géré par une société extérieure. En l’occurrence GACP ; l’actionnaire minoritaire mais qui gérait pour le majoritaire King Street avant de se faire virer ; a sous-traité à l’agence d’Hugo Varela… et le club a facturé sur tout ! Alors, quand King Street a mis le nez là-dedans et a vu que ça puait, que c’était horrible, bah ils ont viré GACP, DaGrosa et Varela. Mais, et ça c’est dingue, ils ont gardé Eduardo Macia et Souleymane Cissé. Donc le ver est toujours dans le fruit.
Perso, je trouve ça dingue ! Et pour en revenir à Paulo Sousa : normalement, c’est un entraineur qui est là pour mettre des joueurs dans la vitrine afin de pouver les vendre. Sauf que, si certains supporters bordelais pensaient qu’on pouvait encore le sauver… non ! Il a des qualités de coach, indéniablement, et on l’a dit plein de fois, mais quand tu découvres l’envers du décor tu te dis qu’en fait c’est tout le monde qui doit partir ! Le club doit passer entre les mains de nouveaux propriétaires et repartir de façon saine. Là, ça ne peut pas bien se passer, car tu as trop d’intérêts divergents : vendre, faire des résultats sportifs, gérer des conflits, croquer, tenir les supporters… Du coup, il n’y a rien à sauver à Bordeaux. Ce qui est grave, c’est qu’il n’y a pas de destinée positive avec ce genre de stratégie-là, ou alors sur un ou deux ans seulement… Comme à Monaco. »
ROTHEN : « Beaucoup de clubs, comme Bordeaux où c’est un cataclysme, essayent de faire du trading, vu que c’est une nouvelle stratégie, mais ils le font très mal. Et du coup, les contrats vont avec ce trading, et les clauses pour toucher des pourcentages sur les ventes aussi… Après, même en ayant un intérêt financier sur la vente des joueurs pour les dirigeants et le coach, si c’est fait intelligemment ; comme à Monaco pendant quelques années, sans vendre tout le monde ; ça peut marcher. Mais alors à Bordeaux… (…) Vraiment, il n’y a rien de bon à sauver dans ces stratégies-là et on l’a déjà dit. Moi, ce n’est pas le foot que j’aime, et vous non plus je pense. Maintenant, que voulez-vous faire ? Ce foot plus sain que l’on aime, il existe de moins en moins en France… Après, oui, quand on est des passionnés de foot, on veut s’identifier à un club que l’on aime, à une ville, montrer une identité, que les supporters arrivent à vraiment aimer un club à travers les joueurs qui le représentent… Mais aujourd’hui, tout ça, c’est impossible car il y a des conflits d’intérêts de partout. Quand tu sais que même l’entraineur est intéressé financièrement, que son salaire est donc aussi un peu dépendant de la vente des joueurs, tu peux douter de ses choix. Car le matin, quand il arrive à l’entraînement, tout est faussé et son discours ne peut pas être clair. »
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