Daniel Riolo : « Le pire, c’est quand ton club devient un truc hors-sol »
Longue tirade, présentées en plusieurs parties, hier soir, sur RMC, de Daniel Riolo. Ici, l’éditorialiste revient encore une fois sur le monde du football qui a évolué en mal et cite les cas actuels des comportements d’Edinson Cavani (Paris Saint-Germain) et de l’état des Girondins de Bordeaux pour appuyer ses avis.
« Ah bon, ça se passe mal à Bordeaux ? Comme quoi, on n’a pas dit que des conneries le mois dernier… (…) Même si le foot est un énorme business depuis l’origine avec des histoires d’argent depuis le début, on voit des déchirements, comme Alain Giresse qui passe de Bordeaux à Marseille ou Luis Fernandez qui va au Matra Racing en quittant le PSG, Car ce business se heurte aux sentiments que le supporter met dans le foot. Le supporter, il fait un investissement passion dans son club en fait. Alors, le supporter de foot il a toujours fantasmé sur l’amour du maillot, le joueur qui reste longtemps dans son club, et honnêtement on a tous aimé ça, mais il y a eu une évolution de ce côté-là. Néanmoins, l’affect, c’est compliqué de l’enlever, car si tu le fais… Je ne sais pas comment le dire, mais imaginons le cas d’un club qui fait beaucoup parler : prenons Bordeaux.
Déjà, tu leurs mets dans la gueule l’investisseur américain et les mecs qui font n’importe quoi dans ton club ; mais ça c’est une cicatrice, c’est dur à porter pour un supporter qui se donne et s’investit par passion dans son club. Mais on voit aussi, en ce moment, que c’est un peu pareil partout, même à Paris, avec des joueurs qui viennent, prennent l’argent et partent. Donc ça déboussole quand même… On se prend à chaque fois une claque dans la gueule et c’est un climat dans ta vie de tous les jours, car le foot tu y mets un peu de cœur, de sentiment, et c’est dur d’encaisser ce genre de petites trahisons.
(…) Quand t’es jeune et que tu vas au stade, tu penses vraiment que le joueur pense à toi, comme une sorte d’amour : toi tu l’aimes, mais lui est-ce qu’il t’aime aussi ? Et sur ça, les supporters ont beaucoup évolué par rapport à notre époque, ils y croient de moins en moins, s’attachent moins. Le cas Cavani au PSG, en ce moment, ça fait mal, mais malheureusement il y en a de plus en plus. Mais le pire ; car après tout le joueur reste un employé qui peut partir ; c’est quand ton club devient un truc hors-sol avec des investisseurs étrangers et tout… Et le foot, mais ps que lui, il a déçu beaucoup de monde c’est dernier temps. Et le foot, c’est particulier, car tu mets un bout de ton cœur dedans, car c’est ta ville, que ta famille supporte aussi. Donc c’est dur à vivre ces trahisons. C’est comme ça… Même un romantique comme moi, le contexte m’impose de mettre moins d’affect et de changer par rapport à il y a encore quelques années. »
Terrible, mais bien réel… Surtout pour le Bordeaux de maintenant.
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