Jean-Yves De Blasiis rend hommage à Joachim Fernandez
(…) Il y avait une force qui se dégageait de lui, un respect qu’il imposait aux autres, naturellement, mais toujours avec sa joie de vivre, son sourire et ses blagues. Constamment. Quand on jouait à côté de lui, on se sentait fort. On sentait qu’il allait aller au bout et qu’il serait joueur pro. Pour lui, ça ne faisait pas de mystère. Et en plus, il me poussait, il m’encourageait, il avait ça en lui. Donc c’était écrit. Je savais qu’il allait être pro.
(…) En 95, après avoir signé pro et avoir été prêté à Sedan et à Angers, il refuse un nouveau prêt, il dit non. Il veut rester car il dit – c’est marrant la vie… – qu’il sent que l’année va être particulière. Ensuite, Jok part à Caen, où il devient titulaire indiscutable et fait une énorme année. Il est vraiment très bon et il est recruté par le Milan AC – ce qui est quand même assez fou -, qui le prête à Monza, en D2, pour qu’il fasse ses armes.
(…) Moi, quelques années après, j’étais allé jouer à Norwich City et je l’ai retrouvé en Une d’un article du ‘Sun’ que je feuilletais. J’ai reconnu Jok, avec ses dreadlocks, sa coupe, sa stature. Il portait le maillot orange de Dundee, en Écosse, et il tient par le collet le fameux Paul Cascoigne. Cette photo résumait parfaitement le caractère de Jok, qui s’en prend à cette légende britannique !
(…) C’est terrible, parce qu’on culpabilise. C’est dur. Il ne reviendra pas… Mais on peut aussi lui en vouloir, moi je lui en veux un peu parce qu’il n’a rien dit à personne. Apparemment, personne ne savait. C’est fou… Personne. C’est pas possible… Si au moins sa famille l’avait su, ils auraient fait le maximum pour que nous ont puisse avoir l’information. Et si nous on avait su, on aurait pu l’aider. »