Didier Sénac : « Claude Bez, c’était un visionnaire, et je crois qu’on l’a mal apprécié »
Longuement questionné par ILoveYouRichardWitschge.com, l’ancien stoppeur des Girondins de Bordeaux, Didier Sénac (le seul, l’unique !), raconte des anecdotes sur quelques personnages qu’il a croisés lors de ses 8 ans en Marine et Blanc. On vous relaye ci-dessous son avis sur Claude Bez, mais pour lire ses récits sur Aimé Jacquet, Raymond Goethals et Rolland Courbis c’est ICI !
« J’ai connu un président extraordinaire : Claude Bez. (…) Il m’a accueilli de la façon totalement inverse par rapport à mon départ de Lens : ‘Moi ce que je cherche, c’est quelqu’un qui a du caractère, de la personnalité. J’en ai rien à foutre de ce que tu as fait là bas. Au contraire. C’est ce que je veux’. C’était un mec droit. Tout le monde l’a dit et redit : quand il te disait oui, il te serrait la main, et tu n’avais pas besoin de signer quoi que ce soit. Oui c’était oui. Non c’était non. Il m’a soutenu dans tous les moments difficiles.
Les affaires qui l’ont flingué ? Il n’a pas cherché à s’enrichir personnellement, non. On s’est un peu acharnés, on lui a reproché plein de choses, mais on lui doit tellement. Aujourd’hui les droits télé, c’est grâce à lui (…) et je crois que tout le monde est content d’en bénéficier. Je n’ai entendu personne se plaindre, en tout cas. C’était un personnage. Et après, quand j’ai vu ses déboires… Avec Bernard Tapie (président de l’Olympique de Marseille, NDLR) ils se sont mangés tous les deux (soupir), c’est incroyable. C’était quelqu’un d’intelligent, d’ambitieux, qui avait toujours une longueur d’avance. Quand je suis arrivé, les Girondins avaient déjà leur radio, Wit FM. Tous les joueurs portaient le même costard à l’effigie du club, et je te parle de ça, on était en 1987. Il avait plein d’idées, il parlait déjà d’une télé du club… c’était un visionnaire, je crois qu’on l’a mal apprécié. Il était même en avance sur le clash. Il était totalement en avance sur son temps. »