Dugast : « Quand on manque de temps, la seule solution, c’est de remplacer la pelouse dans son intégralité »

Alors que la pelouse du stade René Gallice fait beaucoup parler et apparait comme un enjeu important pour la suite de la saison des Girondins, à tel point que l’éventualité de la changer se dessine, le dirigeant de Covergarden, Arnaud Dugast, a répondu aux questions d’Eurosport à propos des choses à faire, en amont, pour remédier aux soucis d’un terrain en mauvais état.

« Cela arrive aussi dans d’autres championnats, car la France n’a pas l’exclusivité des emmerdements sur les stades. Ces problèmes, ils sont surtout liés au pythium, ce champignon sur les pelouses. C’est le souci en ce moment. Il y a effectivement des problèmes, mais ce n’est pas tout de le dire. Il faut savoir d’où ça vient… C’est une conjoncture et un enchaînement de responsabilités. Ça vient un peu de tout le monde, y compris aussi de l’État, de la réglementation européenne et du manque flagrant de produits homologués pour traiter les gazons. Après, je ne suis pas un grand spécialiste des fongicides, mais il s’avère qu’on avait, jusqu’à présent, trois ou quatre produits homologués et qu’aujourd’hui, on en n’a plus qu’un. A la fin, on trouve des résistances à certaines maladies par faute de produits efficaces pour les traiter.

(…) Tout le monde doit jouer le jeu. Le staff technique d’un club, mais également les joueurs, doivent respecter leur outil de travail. Parfois, il serait bon de décaler des entraînements, ou bien de s’entraîner à des endroits différents. On a beau mettre des milliards d’euros sur la table pour une pelouse, pour faire germer des graines, il ne faut pas lui marcher dessus. Il est impossible de faire des miracles en une semaine. On parle souvent des gazons et des « greenkeepers » anglais. Là-bas, à Arsenal ou à Manchester, quand un jardinier dit ‘on ne s’entraîne pas’, il est écouté par le staff technique. En France, ce n’est pas forcément le cas. En tout cas, c’est très rare. Certains stades ne prennent pas forcément les engagements avec les producteurs de substrats ou de gazon pour avoir des sécurités derrière. C’est tout un enchaînement de responsabilités. Quand on en arrive à jouer des matches sur une pelouse un peu dégueulasse, tout le monde dit qu’elle est un peu dégueulasse. Le constat arrive trop tard. Quand on manque de temps, la seule solution, c’est de remplacer la pelouse dans son intégralité. Ce n’est pas si simple car le stock manque souvent. Et que les investissements n’ont pas été faits au départ. »