Emmanuel Petit : « Jérémy Toulalan est resté droit avec ses convictions, ses valeurs, ses engagements »

Généralement empathique de nature, l’ancien milieu des Bleus, Emmanuel Petit a, sur RMC, tenté de comprendre et de défendre la décision de Jérémy Toulalan de quitter les Girondins de Bordeaux en demandant une rupture de contrat le jour-même du renvoi de Jocelyn Gourvennec et de son staff.

« Toul’, je lui fais des bisous (le générique des ‘Bisounours’ venait d’être diffusé en jingle, NDLR), car je l’apprécie énormément en dehors du terrain. Je l’ai aussi apprécié sur les terrains, tout au long de sa carrière, et j’espère qu’il va continuer à jouer… Mais je ne sais pas, on verra. En tout cas, c’est un garçon qui a toujours été droit dans ses bottes, droit avec ses convictions, ses valeurs, ses engagements. Là, en l’occurrence, il renoncer à aller au bout de son contrat, sur les 4-5 derniers mois. Il respecte aussi sa parole donnée à Jocelyn Gourvennec, et je pense qu’il y a aussi des choses beaucoup plus lourdes et profondes qui ont pesé dans la balance. Des choses qu’on ne sait pas encore.

L’éviction de Jocelyn Gourvennec a aussi, très probablement, été mal ressentie par Jérémy Toulalan pour qu’il prenne cette décision. Et connaissant son caractère je pense que Gourvennec était apprécié du vestiaire et que la direction de Bordeaux a fait une erreur de le licencier ; même si les résultats ne parlent pas pour lui, et qu’il y a une succession de choses, comme Videoton, Granville ou Caen à domicile récemment… Mais pour en revenir à Toulalan, moi je trouve que c’est un des seuls joueurs à rester toujours droit, avec ses valeurs, ses convictions, sans hésiter à se mettre dans l’œil du cyclone médiatique.

On se souvient du Mondial 2010, de Knysna, de la lettre du bus émanant de l’avocat de Toulalan. Après ça il avait refusé de revenir en Équipe de France. Il a donc des principes personnels de prendre pour lui des choses qui sont éloignées du monde du football. Il est dans le relationnel, les respect de la parole donnée, l’honnêteté, la franchise… J’avoue que je n’avais encore jamais vu un joueur faire ce qu’il a fait, mais je me souviens, en Espagne, d’un joueur qui a résilié son contrat et arrêté le foot car il était dégoûté du foot business. Là, c’est encore autre chose… Mais c’est rare de voir ça, ça n’arrive jamais. Et que ça vienne d’un garçon sensé, intelligent, sans cesse dans la réflexion et l’analyse ; toujours correct avec tout le monde dans sa carrière, je ne suis pas tant étonné que ça. Le timing m’a surpris, oui, mais connaissant le bonhomme, toujours droit dans ses bottes, je ne suis pas tant surpris en fait. »