Éric Bedouet élogieux envers Jaroslav Plasil : mentalité, hygiène de vie, jeu, implication, leadership
Au début de son point-presse de la semaine, l’entraîneur adjoint et préparateur physique des Girondins de Bordeaux, Éric Bedouet, a dû répondre à une question sur Jaroslav Plasil, son milieu de terrain tchèque de 37 ans, venant d’atteindre le cap des 400 matches de Ligue 1, sur lequel il est intarissable d’éloges.
« Jaro, c’est une belle carrière. Quand on voit son nombre de sélections : 103, c’est impressionnant. Ça fait… 10 ans. C’est fabuleux. Il fait une belle carrière, bien menée, une très belle carrière, avec beaucoup de sérieux. C’est quelqu’un qui, à l’entraînement, travaille bien, beaucoup et bien, mais dans ce métier-là il faut protéger son corps, car c’est le fond de commerce, ne pas faire n’importe quoi. Se pousser, de temps en temps, au maximum, puis bien récupérer, et c’est son cas. Quand une carrière est menée comme ça, il faut avoir du recul par rapport à tous les événements. Car bien mener une carrière n’est pas facile. Mais lui, il est pointilleux, et ça sur plein de choses, même aux entraînements, il est très professionnel et encourage les jeunes. Même encore à son âge, il pousse les jeunes à aller au-delà. Donc c’est beau…
Jaro, je l’avais déjà vu avant qu’il vienne, quand il était à Monaco et qu’il était jeune. Il était déjà mature dans le jeu, dans son métier, il avait compris pas mal de choses, aussi je pense que sa carrière internationale l’a fait progresser. Ce n’est pas n’importe quoi une carrière internationale : il faut être présent, puis jouer beaucoup, sans avoir beaucoup de récupération, de vacances. Il faut supporter ça, et quand on n’y a pas été on ne sait pas ce que c’est. Donc c’est vraiment bien ce qu’il a fait. Puis dans la vie en général, il fait attention – enfin, je suppose, car je ne suis pas derrière lui – à son hygiène de vie. C’est obligé, il est au top niveau. On ne peut pas faire ce métier et durer au haut niveau en ayant une hygiène de vie qui soit n’importe comment. Ce n’est pas possible.
Son temps de jeu ? Si je ne le fais jouer qu’un match sur deux, c’est pour le préserver, car je l’avais fait jouer beaucoup plus que ça avant. Mais je sentais qu’il fallait le limiter dans les efforts, et on en a discuté tous les deux, car il peut et sait faire jouer les autres. En général, quand il joue, l’équipe joue bien. Pas tout le temps, mais souvent. Enfin, il faut aussi le faire souffler. Mais il n’aime pas… Même si, maintenant, ça y est, il a compris qu’il le fallait. Mais il est toujours dispo. Si vous lui demandez de jouer tous les matches, il va jouer tous les matches.
S’il bonifie ses partenaires ? Ah oui, il connait… Mais ce n’est pas facile, non plus, car quand on vieillit il faut savoir s’occuper des autres, alors que, déjà, il faut bien s’occuper de soi, de son jeu. Et rien que ça, c’est très dur. Mais lui, il en est aussi à s’occuper des autres, car il maîtrise son jeu. Alors il donne des conseils aux autres, pour bien les faire jouer, progresser. C’est dur à faire… Et comme il faut donner du temps de jeu à tout le monde, quitte à avoir parfois des regrets qui font partie du jeu, c’est très utile. Après, nous, on admet ça, qu’on ne peut pas faire jouer tout le monde, et que parfois on le regrette. Mais, par rapport à Jaro, j’ai vu dans ma petite expérience que quand j’avais vraiment eu besoin de lui, il fallait faire attention à quand même le changer un peu, faire des rotations. C’est obligé et c’est bien pour le groupe. »