F. Brunet : « On n’a jamais autant souhaité, de toute notre histoire, avoir tort sur toute la ligne »
En dépit de toute l’ardeur qu’il met, ainsi que les UB 87, dans le combat contre le rachat des Girondins de Bordeaux par le fonds d’investissement General American Capital Partners, Florian Brunet a admis que si la vente avait bel et bien lieu, comme le veulent Nicolas de Tavernost (M6) et même Alain Juppé (malgré sa prudence avec le report du vote de la Métropole), les supporters du FCGB seraient bien obligés de donner sa chance à Joseph DaGrosa, qui sera alors l’homme aux commandes. Malgré ça, Florian n’envisage pas encore ce scénario, et donnera tout pour l’éviter, jusqu’au dernier moment possible.
Les explications de l’un des porte-parole des Ultramarines Bordeaux 87, issues de l’émission ‘Girondins Analyse’ de vendredi (radio R.I.G, podcast complet disponible ICI) :
« Nous, vous savez, on reste pragmatiques, on est dans la réflexion. Si la vente se produit – et même si on fera tout pour que ça n’arrive pas -, la première chose qu’on dira si M6 fait ses valises pour de bon et que DaGrosa arrive c’est qu’on n’a jamais autant souhaité, de toute notre histoire, avoir tort sur toute la ligne. Clairement. Nous, la seule chose qui nous intéresse, c’est juste les Girondins de Bordeaux. C’est tout. (…) Et pour l’instant, ce qui nous inquiète c’est que DaGrosa enchaîne les fautes de comm’ et raconte des choses qui ne tiennent pas la route. Il n’incarne pas le projet, comme un Gérard Lopez ; même lui, à la rigueur ; peut l’incarner à Lille. Je l’ai entendu parler, et il maîtrise quand même son sujet, et on sent qu’il est intéressé par son club.
Mais avec DaGrosa, et ce qu’on est en train de faire, c’est que… Si il craque maintenant, avec la pression populaire et celle de la Mairie, ça veut dire qu’il aurait craqué tôt ou tard. Donc il vaut mieux qu’il craque maintenant, pour nous… Mais s’il ne craque pas, et bien il aura prouvé sa contenance. Il se sera battu, il aura été au bout, mais il en aura pris plein la figure, on lui aura fait comprendre que les Girondins de Bordeaux ce n’était pas n’importe quoi et qu’il n’arrivait pas en terrain conquis. Et puis peut-être que dans 6 mois ou 1 an on verra quelqu’un qui va vraiment porter un projet, avec de la passion. Mais bon, il faut vraiment qu’il arrête de dire qu’il va dégager des profits pour ses actionnaires. Cela ne fait que nous inquiéter !
Ce plan-là, de gagner 10 à 20M€ par an grâce au business et sans penser au sportif, il ne tient pas la route. Quand il a rencontré les salariés du club, il a promis qu’il n’y aurait pas de plan social. Donc s’il veut réduire les charges du club, c’est à dire la masse salariale pesant 47M€ sur les 60-65 de budget annuel, il faut taper dans l’effectif pro, les joueurs… Tu ne peux pas faire grand-chose, sportivement, en la jouant comme ça. On voit qu’il n’a pas étudié le dossier en fait, et qu’il ne sait même pas de quoi il parle. C’est embêtant… Pour tout ça, on ne peut pas juste dire : ‘Wait and see’, car c’est trop important. C’est notre club. On ne peut pas se contenter d’attendre et de voir, ou alors seulement contraint et forcé. Et jusqu’à la dernière seconde on se battra. Le risque est trop grand, car s’il y a un dérapage et qu’on tombe en Ligue 2 ce sera trop tard, et vraiment dramatique. Et pour le coup, le plan social… De 220 salariés, on passera à 40 ou 50. »