F. Brunet : « Si on est monté au créneau, c’est pour susciter le débat, que tout le monde s’explique »
Sur les ondes de la radio R.I.G, vendredi, dans l’émission ‘Girondins Analyse’, Florian Brunet (un des porte-parole des Ultramarines Bordeaux 87) était invité, en studio (podcast complet dispo ICI). Alors que les UB, voulant convaincre l’opinion et les décideurs en place que le rachat du FCGB par le fonds d’investissement américain GACP est trop risqué, il leur a été reproché d’avoir accusé – sinon diffamé… – les repreneurs sur le caractère « sale » de leur argent. Sur cette critique, Florian explique longuement que, selon lui, dans la logique de rapport de force pour se faire entendre, il fallait choquer ; au moins dans un premier temps.
« Après notre prise de position contre GACP, confortée quand on s’est rendu compte que toute notre analyse des dernières semaines était aussi celle des observateurs du club depuis plusieurs mois – des journalistes qu’on connait très bien et qui ont beaucoup suivi le club et des personnes de divers horizons, proches du club au quotidien -, on a vu les noms qui arrivaient sur le terrain. Et ce n’est pas rassurant du tout ! Varela, sans vouloir lui faire de procès d’intentions, il a visiblement des amis proches du grand banditisme et du milieu des paris truqués en Europe de l’Est, en plus sa réputation dans le football n’est pas flatteuse. Yacine, il est très mystérieux, plein de journalistes ont travaillé sur lui et n’ont pas pu éclaircir son profil. Donc ce sont là des signaux inquiétants…
Et si on est monté au créneau, au bout d’un moment, c’est justement pour susciter le débat, que tout le monde s’explique, et ça a très bien marché, l’objectif a été atteint. Effectivement, on a fait de la provoc’, en disant ’argent sale’, mais c’est quand même un débat qu’on peut avoir. Et ça a eu le mérite de faire sortir DaGrosa du bois, très fort, avec une tournée médiatique. On a donc enfin pu l’écouter. Et on ne demande que ça, nous ! Même si, quand on l’écoute, on voit des questions identiques, des entretiens préparés, sans place pour la spontanéité car tout est encadré et qu’ils ne prennent aucun risques. Mais quand même, bizarrement, on voit que les points sur lesquels on a attaqué son projet, ils évoluent d’un coup à l’autre. Au départ, le trading de joueurs, c’était central ; maintenant DaGrosa dit que ça ne l’est plus. Et ce n’est qu’un exemple… Sur les 80M€ investissements, un coup il dit 2 ans, l’autre 3. Et, déjà, en investissant aussi ‘peu’ sur plusieurs années, comment espérer avoir des résultats pour gagner de l’argent – puisque c’est ça leur but -, qui ne viendra que grâce à la Ligue des Champions ?
Après, si vous voulez insister sur l’argent sale – même si au final ce n’est pas du tout le cœur de nos reproches – ; pour moi, subjectivement, même si j’entends que tout le monde le fait, d’accord, ce n’est pas car c’est légal que ce n’est pas ‘sale’ et condamnable moralement. Moi, je paye des impôts – beaucoup – et je voudrais que ceux qui gagnent plus que moi paient, proportionnellement, autant d’impôts. Dans l’organisation de GACP on voit que tout semble organisé au maximum pour optimiser l’impôt et l’éviter, en passant par le Delaware, les Îles Caïmans, le Luxembourg. DaGrosa a déclaré que s’ils n’ont pas racheté Getafe c’est pour des raisons fiscales. Sauf que, quand on se renseigne un peu, il y aurait peut-être d’autres raisons… Mais ce n’est pas le sujet. En tout cas, encore une fois, tous les signaux reçus cet été nous ont alertés. Et quand on voit que les dividendes qu’ils comptent dégager, pour les actionnaires, vont aussi aller au Luxembourg pour échapper à l’impôt, ça ne nous rassure pas. Tout ça semble, au contraire d’M6 qui était installé en Europe, assez complexe et nébuleux, avec des arcanes à droite à gauche. Et vu, en plus, le contexte du club cet été, ça fait beaucoup… Notre club a une histoire incroyable, c’est ce qu’on a est de plus cher, et on ne peut pas le confier à quelqu’un qui n’est pas crédible, qui porte un projet ne tenant pas la route. Voilà tout, le fond du problème est là. Nicolas de Tavernost doit revoir sa copie.
(…) Mais là, attention, les cartes elles sont redistribuées. On a, quand même, la personnalité la plus importante de Bordeaux, le Maire Alain Juppé, qui a dit des choses et changé d’avis, en montant lui aussi au créneau… Si on décortique ce qu’il a dit, c’est très loin d’être neutre. Le jeu est rebattu. Tout peut encore se passer d’ici le 11 et le 12 octobre, c’est à dire l’audition de DaGrosa et le vote de la métropole. Aussi, mais je n’en suis pas sûr, il y a peut-être une clause suspensive, qui annule la vente – sans indemnité – si jamais la métropole ne valide pas. »