F. Brunet (UB 87) : « On estime, légitimement, avoir un rôle important »
Dialoguant avec le public et les intervenants, samedi, lors d’un débat sur les évolutions économiques du football et la place des fans dans ce contexte, Florian Brunet, représentant des Ultramarines Bordeaux 87, réexplique que, selon lui, les supporters actifs ont un rôle central dans le foot et notamment les UB 87 aux Girondins, face à certaines dérives – ou pratiques jugées comme telles par eux – actuelles.
« Sur le terrain, c’est vrai qu’on voit des choses qu’on n’avait plus vues depuis très longtemps aux Girondins. C’est pour ça que c’est franchement dommage qu’il n’y ait pas une meilleure ambiance autour du club et entre le club et nous… Mais on ne peut pas accepter tout ce qui a été dit ces derniers temps. Ce qui a le plus déclenché les choses, en plus de notre historique de relations mauvais avec le président-délégué Frédéric Longuépée, c’est cette affaire de la billetterie, où on se rend compte en fait que ceux qui gèrent la billetterie essayent de remplir le stade de manière équitable, quitte à empêcher que des gens aillent en Virage Sud. Donc on est vraiment sur une conception de la billetterie qui pour nous est… scandaleuse et qui a mis le feu aux poudres. Antony Thiodet, le responsable, veut que le stade soit rempli d’une manière à peu près équilibrée, sauf que ce n’est jamais le cas car le Virage Sud est toujours la tribune la plus remplie et nous, forcément, on souhaite que ça continue comme ça. Ce qui est beau dans le football, et on en parlait tout à l’heure, c’est la ferveur, se retrouver avec des amis, le côté populaire.
Les gens, quand ils viennent au stade, ils viennent évidemment pour l’équipe, mais aussi pour l’ambiance. C’est pour ça, aussi, qu’on estime, légitimement, avoir un rôle très important, car finalement on est aussi important que l’équipe. Beaucoup moins de gens iraient au stade si le Virage Sud n’existait pas. Les gens viennent pour le terrain, mais ils viennent aussi pour l’ambiance. Et nous tous, qui sommes des personnes qui avons grandi avec le foot, quand on était gamins, on était aussi fascinés par les tribunes que ce qui se passait sur le terrain. (…) Par contre, attention, il y a une chose quand même, c’est que pour certains nous sommes obligés de chanter (sourire). On n’a plus de libertés et certains, si on va même plus loin, nous donnent l’impression qu’on est juste bons à chanter, comme si on s’en foutait de notre avis. On est juste vus comme des ambianceurs ; mais non, pas du tout, on est des êtres humains et on estime avoir un rôle central et fondamental, donc on estime légitimement influer sur la vie de notre club. Et ce en toute indépendance financièrement, car bénévolement, sans que jamais personne n’en vive, ce qui est notre grande fierté – et ce n’est pas le cas de toutes les tribunes en France – ; sinon on n’aurait pas le même poids pour appuyer légitimement là où ça fait mal. Sans cette indépendance financière, ce ne serait pas le cas, donc on en est très fiers, comme d’avoir organisé ‘Adieu Lescure’ et financé ça – une petite fortune – par des collectes, des ventes de produits dérivés. En plus, non seulement on est indépendants financièrement, mais en plus le club nous doit beaucoup, car organiser les déplacements de supporters à travers la France et l’Europe ; si on ne le faisait pas, c’est le club qui devrait le faire ; ça ne rend pas riche, croyez-moi. Aussi, avec nos tifos, fait bénévolement et autofinancé, on aide à l’affluence, au spectacle. »